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Nailbiter Tome 6

 
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Vos notes
2 votants

 

Point(s) fort(s) :


Les dessins
La psychologie des tueur en série
L'ambiance lugubre et anxiogène

Point(s) faible(s) :


Tout ça pour ça ?
Fin bâclée
Soufflet qui retombe


 
En résumé
 

Avec ce sixième volume, on arrive à la conclusion de Nailbiter. Alors que tout au long des précédents tomes, le récit montait en tension, explorait des pistes multiples et offrait des personnages tous plus effrayants les uns que les autres, on a l’impression ici de voir un soufflet qui retombe. Dommage pour une série pourtant prometteuse et pleine de bonnes idées.

 
Infos techniques
 

Dessin : Mike Henderson
Couleur : Adam Guzowski
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 12 juillet 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

Resterons-nous sur notre faim ?

Warren le Nailbiter est en taule sous la garde de son ex petite amie, le shérif Shannon Crane. Cette dernière cherche à comprendre les agissements de l’homme qu’elle a aimé et ses motivations. Comment devient-on un tueur en série et pourquoi la ville de Buckaroo regorge de monstres ?

L’avis de Dram00n :

Ma review sera une review de la série dans son ensemble et non simplement du sixième tome car mon appréciation de ce dernier est évidemment influé par la lecture des précédents mais surtout par les idées que j’ai pu me faire tout au long de la série.

Nailbiter est un comics avec beaucoup de qualités qui a su m’accrocher dès le départ. Par son ambiance, ses personnages, ses dessins et surtout par la qualité d’écriture de Joshua Williamson. Ce dernier fait preuve de beaucoup de finesse dans les dialogues mais surtout traite superbement bien l’aspect psychologique des tueurs en séries. Et cela, tout au long de la série. Pour autant, le point ou il a péché selon moi, c’est dans la maîtrise de son intrigue.

L’histoire se situe dans la ville de Buckaroo, berceau de 16 tueurs en série et qui fait donc naître des interrogations de la part des forces de l’ordre comme des habitants de la ville et des villes alentours. La ville de Buckaroo est un point fort de Nailbiter, elle est tout aussi importante qu’un personnage par ses secrets, le développement de son histoire et les liens qu’ont les habitants avec cette celle-ci. Par l’écriture de Williamson qui met très vite en place un côté angoissant et anxiogène, on est rapidement mal à l’aise lors de la lecture. Sombre, lugubre, glauque, Buckaroo ne se veut pas d’un havre de paix ni pour les habitants, ni pour le lecteur. Le travail de Williamson étant très justement mis en valeur par les dessins de Mike Henderson qui retranscrit avec beaucoup de talent les idées de l’auteur. Autant le dire tout de suite, les dessins ne souffrent d’aucuns défauts à mes yeux.

Le plus gros point fort de la série selon moi reste dans l’écriture de Joshua Williamson, dans sa façon de traiter de la psychologie des tueurs en série et celle de tous citoyens lambdas. Confronter un tueur en série ayant tué plusieurs victimes à un scénariste qui fait régulièrement mourir ses personnages (dans notre cas Brian Michael Bendis) donne beaucoup de relief sur la “facilité” à tuer, littéralement comme dans la littérature. Ce genre de questions est ici très bien traitées. La question de l’hérédité, de l’aspect génétique, la perception des autres villes, autant de thèmes abordés par Williamson dans Nailbiter que j’ai apprécié car toujours traité avec justesse et surtout d’éléments permettant d’ouvrir le débat et de se poser les bonnes questions.

Le summun étant les dialogues entre Warren (notre Nailbiter) et Finch l’ancien flic. Pourquoi ce dernier, qui a comme métier de faire souffrir les autres pour tirer des informations n’est-il pas considérer, par son statut de flic, comme un être mauvais ? Tout au long de la série, Williamson joue avec cette frontière entre ce qui peut être considéré comme le bien et le mal avec énormément de maîtrise. On est très vite pris d’affection pour Warren mais il en reste un tueur de sang froid. L’auteur prend un malin plaisir à remettre en question nos idéologies et principes, un exemple marquant étant le traitement d’une question comme “Doit-on pardonner à un tueur s’il tue un tueur en série ?”.

Les points abordés ci-dessus n’étant que des exemples du travail réalisé par l’auteur. Pour autant ils ne compensent pas le gros défaut du titre : l’intrigue. Dès le premier tome, on est très vite submergé de questions et on trépigne d’impatience d’avoir les réponses. Plus les tomes passent, plus le nombre de questions devient de plus en plus important et plus l’absence de réponses se fait ressentir. Même si mon sentiment était qu’on est en train de voir un puzzle se construire petit à petit afin de pouvoir voir le résultat une fois la dernière pièce mise en place, j’ai ressenti beaucoup de frustrations. Les réponses ne sont jamais données et les cliffhangers s’enchaînent beaucoup trop rapidement à tel point que cela en devient lassant et l’effet de mettre le lecteur sous tension ne marchait plus sur moi.  C’est un point problématique lorsque l’on lit une histoire qui se veut d’un thriller haletant et angoissant. Personnellement j’ai continué d’avancer pour profiter du travail sur la psychologie plutôt que sur l’intrigue.

Depuis enfant, je suis un grand fan de policier, d’énigmes, de tout ce qui demande de la réflexion pour trouver la solution. Mais le plaisir réside dans la possibilité de trouver la solution. Dans Nailbiter ce n’est pas le cas. Il n’y a qu’un seul élément réellement devinable et ce dernier l’est beaucoup trop facilement, la fin n’est que purement justification comme ci Williamson avait posé des questions dont il n’avait pas encore les réponses à ce moment et qu’il sait qu’il doit apporter des réponses. Un sentiment de bâclé en ressort et la réflexion que je me suis faite était “tout ca pour ca ?”.

Nailbiter a été une déception. Malgré la qualité d’écriture, je me suis lancé en espérant un thriller angoissant et pour ce point, la série n’a pas répondue à mes attentes, très loin de là. Baclée, la fin ne rend pas hommage au travail qui a pu être réalisé en amont et ne rend pas honneur aux travaux réalisés sur l’ambiance du titre et sur la psychologie des tueurs en série, qui eux, sont remarquables.

La note de Dram00n : 

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L’avis de Sonia :

Avec ce sixième volume arrive le dénouement de cette série qui se déroule dans la ville de Buckaroo où naissent des tueurs en série à un rythme effréné. Le récit se resserre sur les personnages principaux : le Nailbiter, Warren et sa “famille” formée par son ex, le shérif Crane et sa fille Alice. Dans ce dernier tome, Joshua Williamson approfondit la personnalité de Warren et nous permet enfin de connaître la vérité sur celui-ci. Personnage attachant autant que glaçant, ce Nailbiter ne peut laisser son lecteur indifférent, reste à savoir quelle sera votre opinion lorsque vous refermerez ce dernier volume.

En effet, hormis l’approfondissement de la relation entre Crane, Warren et leur fille, je dois confesser que le reste de ce volume m’a un peu déçue. Pendant toute la série, Joshua Williamson entraîne son lecteur sur d’innombrables pistes, faisant de Nailbiter un thriller horrifique saupoudré de surnaturel. L’auteur fait monter la tension, présente des personnages aux multiples facettes mais la conclusion présentée ici est pour moi une réelle déception, je ne m’attendais pas du tout à ça, on tombe finalement dans une explication rocambolesque pseudo-scientifique et parsemée de scènes ou de récits de torture sans réel intérêt.  J’ai aussi eu l’impression d’une conclusion trop rapide dans laquelle il a fallu rassembler à toutes forces tous les morceaux de puzzle pourtant judicieusement parsemés dans les volumes précédents.

On se demande donc pourquoi avoir mis tant de soin à présenter des tueurs plus horrifiants les uns que les autres, pourquoi avoir fait revenir à Buckaroo un personnage aussi intéressant que “la Blonde”, pourquoi insister autant sur les mystères qui entourent la ville pour nous servir une explication aussi peu intéressante. Heureusement, on reste graphiquement en terre connue avec le trait de Mike Henderson qui a accompagné la narration de bout en bout et nous montre un Nailbiter plus torturé que jamais, heureusement également que Joshua Williamsom clôt son récit de manière certes attendue mais plus logique que le reste du récit.

.Bref, pour moi, Nailbiter finit un peu en eau de boudin et c’est plutôt dommage. Alors que dans les tomes précédents, on prenait bien son temps pour installer une ambiance glauque, perturbante et glaçante, on a droit ici à un récit trop dense, trop rapide, en résumé un peu bâclé à mon goût. Cette très bonne idée qu’était Nailbiter méritait bien mieux que cela me semble-t-il.

Avec ce sixième volume, on arrive à la conclusion de Nailbiter. Alors que tout au long des précédents tomes, le récit montait en tension, explorait des pistes multiples et offrait des personnages tous plus effrayants les uns que les autres, on a l’impression ici de voir un soufflet qui retombe. Dommage pour une série pourtant prometteuse et pleine de bonnes idées.

La note de Sonia : 


 
Passionné de cinéma, séries, sport, biathlon et de comics. Idolâtre Brian K. Vaughan et passionné de comics, je pense être exigeant sur tout mais au final je suis très bon public. Ou l'inverse...


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      Sonia Smith
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      Avec ce sixième volume, on arrive à la conclusion de Nailbiter. Alors que la tension montait dans les tomes précédents, l’impression ici est de voir un soufflet qui retombe. Dommage pour une série pourtant prometteuse et pleine de bonnes idées.

      [Retrouvez l’article de sonia-smith à l’adresse [Review] Nailbiter Tome 6]

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