Sweet Paprika : le diable s’habille en Manga

Bienvenue à New York!

Paprika est une jeune diablesse qui travaille chez InferniPress, une agence de communication new-yorkaise. Pour elle, pas de loisirs, pas le temps de fricoter : c’est boulot, boulot et boulot ! Son rêve est de faire carrière et d’atteindre les plu hautes strates de la sociétés. Et tant pis si elle doit pour cela écraser tous ceux qui se mettront en travers de son chemin.

Mais derrière ce masque démoniaque se cache une jeune femme au bord du gouffre. Elle est terrifiée par son avocat de père. Quand à sa vie sexuelle et amoureuse : c’est un désert sans fin…

Pourtant cela pourrait bien changer avec l’arrivée de Dill, un ange livreur tombeur de ces dames, qui va faire tourner la tête de notre bourreau de travail.

Cette rencontre épicée va faire tourner la tête de notre héroïne, qui va devoir choisir entre carriérisme, émois amoureux et désir bouillonnant dans ce récit entre Bridget Jones et Le diable s’habille en Prada.

Un récit initiatique qui donne chaud.

Sweet Paprika est écrit et dessiné par l’artiste Italienne Mirka Andolfo. Elle nous dépeint ici un triangle amoureux au travers de 3 personnages rocambolesques pour mieux nous raconter l’évolution de son personnage principal. C’est un récit sur l’émancipation, l’amour et sur l’image du père. Mais aussi sur comment se libérer du carcan dans lequel la société semble vouloir enfermer tout à chacun.

Et l’autrice nous raconte son histoire avec autant de sérieux que d’humour. En effet, malgré les nombreuses situations cocasses et ses personnages hauts en couleurs Sweet Paprika est une histoire d’émancipation. Coincée entre ses désirs de réussite professionnelle, ses sentiments et ses désirs charnels, Paprika va se révéler à elle-même et affronter son père. C’est en offrant son corps qu’elle va se découvrir un cœur et trouver la force de se créer sa vie malgré ses peurs.

Du Sweet Paprika goût manga.

Mirka Andolfo est connue pour son style coquin et expressif au travers du récit Contro Natura et ses personnages anthropomorphes. Elle a également oeuvré sur quelques récits DC et Marvel (Harley quinn et MS Marvel). Son style très cartoon est assez plaisant mais c’est dans un tout nouveau style qu’elle nous revient avec Sweet Paprika. Les afficionados de l’autrice seront surpris de trouver un style totalement manga avec ses bons et mauvais côtés. Le découpage est dynamique et donne au récit un rythme acéré et piquant qui en fait un véritable page turner. D’un autre côté, on peut être rebuté par le côté caricatural de certaines situations. Les visages parfois sur-expressifs et grimaçants ramènent au pire de ce que peut proposer ce type de dessins, même si il a ses fans.

En définitive, et derrière son aspect tape à l’oeil, grotesque et parfois vulgaire, Sweet Paprika est un récit touchant et parfois follement drôle. Mirka Andolfo a su écrire une histoire sur la quête de soi à travers la découverte des sentiments et des désirs charnels. L’évolution des personnages et de leurs relations leurs relations devraient faire écho auprès des lecteurs pour peu qu’ils se laissent embarquer par l’esthétique particulière du titre et sa longueur.