Le 1er collectif comics de France

 


 
 

[Review] Y Le Dernier Homme Tome 1

 
Not' note
 
 
 
 
 


Vos notes
28 votants

 

Point(s) fort(s) :


Brian K. Vaughan
Les personnages
Le discours sociétal

Point(s) faible(s) :


La caricature des féministes (CG)


 
En résumé
 

Y Le Dernier Homme est un gros coup de coeur. Par son discours, son écriture, ses personnages et ses dessins, je n’y trouve pas de défauts. Etant un grand fan de l’auteur, je retrouve sur ce titre toutes les qualités que j’aime chez lui. Fan de raod trip, vous serez directement emporté dans une aventure qu’il vous sera difficile de quitter.

 
Infos techniques
 

Dessin : Pia Guerra
Couleur : Pamela Rambo
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 20 février 2019 par

 
Dans le détail...
 
 

Yorrick au pays des femmes

J’adore Brian K. Vaughan ! Malheureusement, je trouve que ses premiers travaux tels Ex Machina manque de la finesse et de la complexité que l’auteur donne à des œuvres comme Paper Girls ou Saga. Ce tome 1 de Y, le dernier homme confirme cette tendance.

Y l’est pas fin

Attention, qu’on se mette d’accord immédiatement, ceci est un bon comics. Mais il pèche par un manque de maîtrise sur de nombreux aspects et notamment le portrait des femmes. Ce qui est un peu couillon lorsqu’elles représentent la majorité de tes personnages… Mais attardons-nous un peu sur ce fameux dernier homme. Yorrick est son prénom et flingués semblent être ses neurones ! Il est bête à manger du foin et devient rapidement insupportable. Je ne supporte pas les personnages principaux inintéressants et lui tombe dans cette catégorie. Heureusement, arrivé à la fin du tome, on comprend qu’il n’est pas le véritable héros de l’histoire.

Au contraire, le héros est une héroïne et elle porte un nom de code. Elle porte à bout de bras l’histoire, avec un autre personnage féminin. C’est là que je perçois ce que j’aime maintenant chez l’auteur avec des personnages complexes et jamais caricaturaux. Surtout, elles sont issues de la diversité et pose un nombre de sujets hyper intéressants sur la place des femmes étrangères. Cependant, les autres personnages féminins ne sont pas aussi finement écrits.

Le problème principal vient des Amazones. Brian K. Vaughan tente, il me semble, de dénoncer les travers des féministes extrémistes. Le problème qui se pose, selon moi, c’est qu’aujourd’hui, de nombreux faits que des féministes jugées comme folles ont dénoncé se sont révélés être vrais. La domination de l’homme sur la femme est établie clairement et les faits de harcèlement se multiplient. L’auteur écrit pourtant ses personnages comme des caricatures, à la limite de la folie, à chaque fois.

Y manque de nuances

C’est véritablement dommage parce que ça détruit totalement ce que je pourrais aimer dans le récit. Il y a des moments vraiment fabuleux avec des critiques pertinentes comme le souligne justement Dram00n. Mais puisque ce genre de remarque est parfois énoncée par un personnage présentée comme folle, la plupart des lecteurs passeront à côté. Et c’est là que j’ai un vrai problème. Ce que j’aime chez Brian K. Vaughan, c’est la finesse de l’écriture, la recherche de l’équilibre permanent et l’absence de caricature.

Les personnages sont toujours complexes, denses et profonds. Dans Y, les femmes y sont souvent présentées comme des folles, des idiotes prêtes à se crêper le chignon à la moindre occasion ou à cramer le premier homme venu. Je ne suis pas certain que cela soit utile à la cause des femmes et encore plus aujourd’hui. Et encore, je ne vous parlerai pas des séquences avec les Israéliennes tant l’absence de nuances est aberrante.

Du côté des dessins, le trait de Pia Guerra est agréable même si je trouve la colorisation fade et les mouvements souvent peu détaillés.

Bref, Y Le dernier homme m’a déçu. Je comprends maintenant pourquoi un certain nombre de féministes n’aime pas beaucoup le titre. S’il y a des qualités intrinsèques dans certains discours, la caricature que porte certains personnages comme les Amazones et la nullité qu’est Yorick plombe totalement le récit. Dommage parce qu’il y avait le potentiel de faire quelque chose de construit, de dense, de complexe à l’image de Mann et 355. Mais laissons la place à un avis dithyrambique !

La note de Comics Grincheux:

 

Une épidémie mystérieuse a décimé toute la population mâle de la Terre ! Toute sauf un jeune homme, appelé Yorick Brown et son singe, Esperluette. Pourchassés par des groupements de femmes aux intérêts divers, Yorick et Esperluette partent sur les routes dévastées des États-Unis, sous la protection de la mystérieuse et mortelle Agent 355.

L’avis de Dram00n :

Comme pour chaque comics écrit par Brian K. Vaughan, je suis encore moins objectif. Malgré tout, étoiles dans les yeux ou non à l’évocation de son nom, il est difficile de ne pas reconnaître Y Le Dernier Homme comme un chef d’oeuvre. Par son écriture, ses dessins, son ambiance, tout dans ce comics transpire une qualité remarquable.

Dans le tome 1 de Y Le Dernier Homme, on va suivre Yorrick et Esperluette, son petit singe, les deux seuls derniers porteurs du chromosome Y sur Terre. Ils sont les seuls survivants mâles d’une mystérieuse épidémie qui a décimé tous les porteurs du chromosome Y, humains comme animaux. Sauf que l’absence d’un des deux sexes engendre des problématiques bien loin de pouvoir être anticipées, comme le sous-effectif de pompier, de pilote, de soldats, autant de conséquences que Brian K. Vaughan va traiter dans ce récit avec toujours autant de justesse. C’est ici une grosse qualité du titre, la façon dont il écrit les différentes réactions possibles à certaines problématiques. A l’anéantissement de l’une comme au soulèvement d’autres, on nous livre un panel de réactions qui démontre toute la faculté du scénariste canadien à cerner les différentes personnalités et à les exprimer au mieux.

Multiples couches

Le sujet principal étant l’absence d’hommes sur Terre, le point fort du titre reste l’écriture des personnages. Dans ce premier volume, notre héros va faire face à un groupe de femmes appelées “Les Amazones“, dont le discours est proche du tyrannisme, et qui ne voit rien d’autre que l’obligation de tuer le dernier homme. Cela balance complètement avec une vision plus prophétique que l’on peut avoir également, celle que s’il est le dernier homme, il est forcément un messie. Et c’est ici tout ce que j’aime dans l’écriture de Brian K. Vaughan. Il nous livre les différents discours, les arguments et nous laisse nous faire notre propre avis sur la question. On n’est jamais confronté à une vision de bien ou de mal, on est confronté à des visions différentes sur un même sujet et c’est à nous de nous faire notre propre avis. Tout le talent de l’écriture sociale de Brian K. Vaughan se retrouve dans Y Le Dernier Homme.

La maîtrise de l’auteur se retrouve dans le discours sociétale, mais également dans les personnages, comme à son habitude j’ai envie de dire. On pourrait penser que “supprimer” un sexe pourrait porter préjudice à la variété de ses personnages, mais il n’en est point. Certes, on fait face à une multitude de personnages féminins, mais chaque femme mise en avant est complètement différente des autres. Par leur personnalité, leur caractère, leur charisme, on ne ressent aucune ressemblance entre chaque protagoniste féminins.

Fin et subtil

Je ne me suis pas spécialement attardé sur l’agent 355 ainsi que sur le Docteur Mann, mais quand les femmes évoquées plus haut se doivent d’apporter de l’impact, les dernières citées se développent au fur et à mesure. Il est justement très intéressant de prendre un agent secret gouvernemental, cela permet d’installer un personnage qui a pour but de répondre à des ordres en annihilant ses propres convictions, mais qui pourra ensuite révéler sa propre vision par la construction de l’oeuvre. C’est une petite subtilité, mais qui se révèle traiter avec beaucoup de finesse dans Y Le Dernier Homme.

Je parle beaucoup du travail de Brian K. Vaughan mais celui réalisé par Pia Guerra sur la partie graphique est tout aussi remarquable. Les dessins sont superbes et la diversité des décors aide à la mise dans le contexte. Très classique dans la construction des pages, il n’y a pour autant aucune fausse note à mon goût.

Ce tome 1 de Y Le Dernier Homme est un gros coup de coeur. Par son discours, son écriture, ses personnages et ses dessins, je n’y trouve pas de défauts. Etant un grand fan de l’auteur, je retrouve sur ce titre toutes les qualités que j’aime chez lui. Fan de raod trip, vous serez directement emporté dans une aventure qu’il vous sera difficile de quitter.

La note de Dram00n :

 

Ils ont kiffé :

Avez-vous apprécié cet article?
N’hésitez pas à le dire dans les commentaires. Ça nous fait toujours plaisir de vous lire.

Pour faire connaitre le site et nous soutenir, vous pouvez aussi partager nos publications sur les réseaux sociaux ou vous abonnez à notre newsletter.
Merci.

Pour comprendre nos notes subjectives :
5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi

 


 
Passionné de cinéma, séries, sport, biathlon et de comics. Idolâtre Brian K. Vaughan et passionné de comics, je pense être exigeant sur tout mais au final je suis très bon public. Ou l'inverse...


Vos commentaires :

Accueil Forums [Review] Y Le Dernier Homme Volume 1

Vous lisez 1 fil de discussion
  • Auteur
    Messages
    • #26000
      Dram00n
      Participant

      Y Le Dernier Homme est un gros coup de coeur. Par son discours, son écriture, ses personnages et ses dessins, je n’y trouve pas de défauts. Etant un grand fan de l’auteur, je retrouve sur ce titre toutes les qualités que j’aime chez lui. Fan de raod trip, vous serez directement emporté dans une aventure qu’il vous sera difficile de quitter.

      [Retrouvez l’article de dram00n à l’adresse [Review] Y Le Dernier Homme Volume 1]

    • #26010
      Rouflaquettes
      Participant

      Je vais soutenir l’avis de Grincheux sur ce coup. J’avais commencé ce titre il y a longtemps et je ne l’ai jamais continué. J’ai même failli arrêter de lire du Vaughan (mais heureusement, je ne l’ai pas fait!).

      La quête de la petite amie de Yorrick ne m’intéressait pas et le personnage était assez fade. Les clichés des femmes qui se crêpent le chignon m’avait gonflé aussi. Sans avoir trouvé le titre mauvais, je n’avais simplement rien lu qui me donnait envie de poursuivre.

      J’ai quand même hâte de voir l’adaptation en série qui me donnera peut-être envie de lui donner une seconde chance.

Vous lisez 1 fil de discussion
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.