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Les Indes fourbes

 
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Vos notes
3 votants

 

Point(s) fort(s) :


Dialogues truculents
Style narratif très littéraire
Bel objet
Humour au petits oignons
Dessins MA-GNI-FIQUES

Point(s) faible(s) :


Scénario un peu téléphoné
Prix (35€ / 160 pages)


 
En résumé
 

Les Indes fourbes propose un recueil rafraîchissant. On regrettera peut-être que le scénario plutôt attendu et aux grosses ficelles ne serve finalement que de prétexte à des dialogues truculents à souhait servis par de somptueux dessins.

 
Infos techniques
 

Dessin : Juan Guarido
Couleur : Jean Bastide
Hermine Janicot-Tixier

Editeur :
 
Publié 27 septembre 2019 par

 
Dans le détail...
 
 

Indes dépendantes

Amérique du sud, peu après la découverte de Christophe Collomb. Pablicos, arrive plus mort que vivant au palais du seigneur espagnol Alguazil. Sur lui, un pendentif en or massif à l’effigie d’une tête de tigre et une carte de l’El Dorado. Interrogé sans relâche par son hôte, Pablicos entreprend dans un dernier souffle de lui raconter son périple et par là même, l’ensemble de sa vie.

L’avis de Prime Sinister

Les Indes fourbes c’est peut-être la sortie BD de la décennie, réalisée par un binôme de superstars du milieu: Ayroles au stylo et Guarnido au pinceau. On doit au premier la formidable série “De Capes et de Crocs” et au second l’encore plus célèbre “Blacksad“.

Ayroles peut se targuer d’avoir la réputation d’être un scénariste au style littéraire exceptionnel, avec un talent pour la narration et les dialogues qui fleurent bon le Molière. Juan Guarnido, lui, est probablement l’un des dessinateurs de BD les plus estimés du milieu, et l’œuvre dont il est le dessinateur dont je parlais ci-avant (Blacksad) est devenue culte en seulement 4 tomes.

Les Indes fourbes se présente de manière totalement assumée comme un hommage à la littérature française du 17e siècle, en atteste la première page qui reprend totalement les codes des ouvrages de l’époque, de la typographie en passant par la mise en page.

Il m’est assez difficile de parler de l’histoire, d’effectuer moult comparaisons avec de grandes œuvres de la littérature au risque de vous en dévoiler trop. Cela dit c’est probablement ici que le bât blesse. Ayroles, particulièrement versé dans l’hommage, perd un peu de sa spontanéité dans Les Indes Fourbes et qui est quelque peu aguerri à la lecture des Molière, Marivaux et consorts, trouvera les ficelles de ce récit un peu trop grosses, et verra arriver quelques twists scénaristiques de très très trèèèèèèèèèèèèèèès loin.

Mais Ayroles nous emmène rapidement vers ce point de bascule scénaristique (vers la moitié de l’ouvrage) et l’on peut commencer à profiter pleinement de ses qualités narratives. Les Indes fourbes se présente comme un grand récit d’aventure, mais au final, c’est un portrait social qui prend pour effigie un crève-la-dalle, doublé d’une satyre de la noblesse de l’époque. Je dis de l’époque mais difficile de ne pas faire de liens avec la société moderne, difficile de ne pas croire qu’Ayroles avait quelques messages à faire passer. Son talent s’exprime tout particulièrement dans les dialogues qui sont d’une saveur exquise, jouant à la perfection sur le verbiage désuet de l’époque, qu’enrobe une syntaxe tout à fait moderne. C’est drôle, c’est malin et c’est frais. Alors non, je n’ai pas ri aux éclats lors de ma lecture, mais j’ai beaucoup pouffé de rire. Ayroles écrit avec finesse, il nous amuse avec la même attention.

En ce qui concerne le dessin, c’est un sans faute. Certaines planches m’ont totalement émerveillé et j’en verrai bien trôner au format paysage dans mon salon. Juan Guarido est au sommet de son art et livre ici (selon moi) son plus beau travail. Des couleurs aquarellisantes des paysages naturels grandiloquents et époustouflants de profondeur, aux environnements urbains fourmillant de détails et donc de vie, l’artiste nous montre l’étendue de sa palette dans les décors. Ses personnages, eux, présentent une diversité de physionomie très agréable qui donne au titre un réalisme apprécié. Les visages sont expressifs, parfois dans l’outrance pour servir la bouffonnerie et renforcer le caractère humoristique des situations (une grande mention à la scène où l’on comprend que Pablicos devient proxénète qui m’aura fait beaucoup rire).

Bref, sans être la BD de la décennie, les Indes fourbes propose un recueil rafraîchissant. On regrettera peut-être que le scénario plutôt attendu et aux grosses ficelles ne serve finalement que de prétexte à des dialogues truculents à souhait servis par de somptueux dessins.
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4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
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Business-man de petite envergure, professionnel de santé, pratiquant d'arts martiaux, joueur de jeux de plateaux, lecteur de comics, fan de littérature US


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      PrimeSinister
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      Les Indes fourbes propose un recueil rafraîchissant. On regrettera peut-être que le scénario plutôt attendu et aux grosses ficelles ne serve finalement que de prétexte à des dialogues truculents à souhait servis par de somptueux dessins.

      [Retrouvez l’article de primesinister à l’adresse Les Indes fourbes]

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