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Venom

 

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Vos notes
114 votants

 

Point(s) Fort(s)


Un effet "film d'horreur" dans une scène de fusillade
La deuxième scène post-générique...

Point(s) Faibles(s)


...qui dévoile une séquence inédite de Spider-Man : Into The Spider-Verse
L'humour
L'écriture
Les effets spéciaux


 
En résumé...
 

Venom est un film fainéant, lourdingue, mal écrit et mal ficelé. Courses-poursuites et humour lourd servent des effets spéciaux à la ramasse et un scénario écrit par des enfants. Matt a sacrifié sa soirée pour aller découvrir ce qui sera surement le pire film de super-héros de 2018.

 
Infos Techniques
 

Realisation : Ruben Fleischer
Musique : Ludwig Göransson
Principaux acteurs : Kelly Marcel
Univers Partagé :
 
Inspiré D'un Comics De :
 
Publié 10 octobre 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

L’avis de Ginlange : 

V

enom est un film réellement terrifiant, mais malheureusement pas pour les bonnes raisons. Dès l’annonce du projet, la peur s’est emparée de votre serviteur, puis arriva la promotion et les multiples bandes annonces qui me faisaient espérer le pire. Mais jamais, je ne me serai attendu à une telle catastrophe.

 

Un résultat proche du carnage.

Je vais tout de suite évacuer la phrase que tout le monde attend, Venom est un carnage (haha, c’est drôle). Mais malgré la lourdeur de la vanne, Venom est bel et bien un massacre. Massacre d’un personnage, massacre d’un potentiel fou totalement gâché par mercantilisme et incompréhension du matériau de base. Incompréhension si effarante, que l’on peut aisément se demander si quelqu’un de l’équipe a, un jour, ouvert un comics sur le personnage titre.

Michelle Williams (qui l’a « fait pour l’argent »), Riz Ahmed (dont l’agent veut vraisemblablement que celui-ci soit remarqué cette année) et Tom Hardy (démontant le film durant sa promotion) se retrouvent sous l’œil non avisé de Ruben Fleischer. Son nom ne vous évoque probablement rien, pourtant celui-ci a réalisé Bienvenue à Zombieland, pastiche du film de zombie sorti en 2009 et jouissant d’une bonne réputation. Mais après ce bref coup d’éclat, le bon Fleischer enchaîna avec l’atroce, innommable Gangster Squad. Film de mafia tape à l’œil, écrasant toute tentative de cinéma avec ses gros sabots et le ridicule Sean Penn. Venom se rapproche plus de celui-ci : absolument rien ne fonctionne dans une œuvre en roue libre totale.

Le rendu  infâme des effets spéciaux n’est pas acceptable, je ne suis pourtant pas difficile sur ce point, mais la laideur de ceux-ci ne peut qu’être évoquée. Le tout appuyé par une mise en scène sans personnalité, épileptique à souhait. Comme une impression d’être devant un épisode des Experts : Manhattan, mais avec moins de budget.

Tom Hardy semble tour à tour complètement invisible, drogué ou totalement paumé. Se demandant surement pourquoi il s’est embarqué dans cette galère. Jamais au cours du film, je n’ai ressenti une quelconque émotion pour cet ersatz de journaliste mi-bad boy, mi-débile mental. Un cliché ambulant en blouson de cuir et bons sentiments à la pelle. Rien n’est cohérent dans l’écriture de ce personnage mais également de tous ceux croisant sa route. De son histoire d’amour aux motivations du bad guy (rien à dire sur lui, vraiment) tout est clinquant, transparent.

 

Un film sans cohérence.

D’ailleurs le manque de cohérence est la principale caractéristique d’un film souffrant surement d’un grand nombre de réécriture. N’arrêtant pas de se contredire au fil des minutes, il est impossible de croire à ce qui se passe sous nos yeux tellement le tout parait aseptisé et sonnant terriblement faux. Ainsi tous les enjeux en deviennent soit ridicules soit incompréhensibles, et le film profondément ennuyeux.

Venom blaguant sur les sentiments de son hôte ? Venom en sauveur de l’humanité ? Et au nom de quoi ? Ah oui, de l’amitié… On est devant un épisode de Franklin ou j’ai raté quelque chose ? En voulant s’adresser au plus grand nombre, Fleischer aseptise le projet au maximum, faisant de Eddie Brock un paumé niais au possible et de Venom le plus gentil de tous les méchants. Derrière toutes les promesses de R-Rated  se cache un divertissement faussement sombre, annihilant toute tentative d’innovation. Et pour clore cette manœuvre grand public, quoi de mieux que l’humour ? « Oui Venom c’est un rigolo, c’est trop marrant cette amitié entre le gros monstre et le drogué mal coiffé, regarde il l’aide même à conclure (véridique) ! » Risible au possible, toutes les tentatives d’humour tournent au fiasco, le film se tirant régulièrement des balles dans le pied.

Au final, Venom est inutile. Son existence même est une erreur, réaliser un film sur l’antagoniste de Spidey, mais sans Spiderman n’a aucun sens. Un film sur le principal méchant de l’univers du tisseur, mais sans le gentil. Mais alors c’est qui le gentil ? Ben, c’est le méchant… C’est en cela que Venom est le plus embarrassant, il n’arrive à aucun moment à justifier son existence.

Pourtant, le film écrase actuellement la concurrence, autant au box office français qu’américain. Tandis que les belles propositions de cinéma se meurent, les studios se foutent des spectateurs en livrant film après film, d’infâmes « œuvres » interchangeables reniant toute ambition cinématographique, et ceux-ci se ruent dans les salles avec pop-corn et envie. Constat exacerbé dans la branche super-héroïque, pur produit de consommation. Il serait grand temps de se rendre compte de la supercherie, avant que le mot cinéma ne perde tout son sens.

Chaque mauvaise décision qui pouvait être prise l’a été, rien ne fonctionne dans une œuvre aseptisée, risible et absolument ridicule.

La note de Ginlange :

 

L’avis de Matt :

V

enom est le nouveau film de l’univers Spider-Man entretenu par Sony au cinéma. Il a la lourde charge de devoir exploiter les personnages secondaires de l’univers du tisseur comme Silver Sable, Black Cat et Venom, donc, mais sans pouvoir utiliser Spider-Man, occupé à jouer avec les Avengers chez Marvel Studios.
Commençons par mon état d’esprit avant d’aller voir le film.

Venom et moi

Effectivement, j’ai beau tenter de me préserver et aller voir les films de la façon la plus neutre possible, je pensais savoir à quoi m’attendre.

Tout d’abord, je trouve l’idée de Sony de mettre en place un univers partagé autour de Spider-Man sans pouvoir utiliser le personnage particulièrement audacieuse et même culottée.
Débarrassé du poids que fait peser le personnage titre sur la licence, le studio avait toutes libertés pour se lancer dans des projets de film ambitieux, il avait toute la latitude pour tester des choses et proposer les concepts jamais vus dans le cinéma de super-héros.
Inutile de vous dire qu’avec Venom, on est très très loin de l’audace et de l’ambition mais j’y reviendrai…

Il y a eu la première bande-annonce que je n’ai pas trouvé particulièrement engageante. Il y a eu les premiers retours presse qui pour la plupart étaient assassins. Inutile de dire que même en me préservant un maximum des spoilers et des bandes-annonces, je m’attendais à ne pas découvrir un grand film.

Qu’à cela ne tienne,j’ai des places à 3 € à liquider avant la fin de l’année et puis, il y en a des films qui ne sont pas géniaux mais que j’aime bien” ai-je pensé.
A mes yeux, le film Daredevil n’est pas le total ratage qu’on veut bien nous faire croire, en dehors de sa bande-son. J’aime aussi relativement Blade malgré ses nombreux défauts. J’ai aimé retrouver dans le premier film Punisher des éléments des épisodes de Garth Ennis et Steve Dillon. Je préfère souvent un nanar qui s’assume plutôt qu’un film qui se voudrait ambitieux mais qui passe à côté de son sujet (coucou BvS).

Tout ça étant posé, j’ai réservé une place au milieu de la salle comme nous l’a appris Mo de La Place Du Milieu et j’ai pris rendez-vous avec TomVenomHardy ce mardi 9 octobre à 21h.

Alors, ce film ?

En un mot comme en cent : rien ne va avec Venom. On tient là un film comme on en fait plus et probablement le pire film de super-héros de l’année.

Venom est un nanar sous testostérone, pour ado. Courses-poursuites en moto, grosses bagarres entre mecs virils, effets spéciaux ratés, humour lourd et une touche d’horreur. Je pense que Venom est l’équivalent du film Spawn pour cette génération.

Globalement, je ne sais pas si les fans de Venom existent se retrouveront dans le film. Visiblement, on n’a rien compris dans ce film à cette histoire d’Eddy Brock, le raté qui prend possession d’un pouvoir pour se venger de son pire ennemi. Ici, c’est l’inverse. C’est la créature qui porte le héros.
Evidemment, l’adaptation du personnage d’Eddy Brock a déjà été tenté dans le Spider-Man 3 de Sam Raimi. Il fallait donc tenter quelque chose de nouveau. Et puis, difficile de raconter cette histoire quand on n’a pas le droit de se référer à Peter Parker / Spider-Man.
Un film sur l’Agent Venom / Flash Thompson aurait de toute façon été plus intéressant, j’en suis convaincu.

Rien n’est vraiment rédhibitoire dans Venom mais tout est un peu raté. C’est grossier, c’est mal fagoté. Il n’y a aucune surprise, l’humour est d’une lourdeur pathétique, on a même droit au plan du méchant-qui-en-fait-n’était-pas-si-méchant. Je veux dire, c’est la créature anthropophage et psychopathe qui force l’humain à sauver le monde.
Je n’avais pas vu un tel twist depuis Alien vs Predator.

Des scénaristes amnésiques

Le plus gros défaut du film est évidement son écriture. En plus d’être incroyablement fainéant et prévisible, le scénario est amnésique.
Au début du film, le symbiote n’arrive pas à fusionner avec un humain (sur le sol américain parce que en Asie, pas de soucis). Cet accouplement tue les humains qui tentent de s’attacher à lui. Le ressort scénaristique est alors de trouver un humain capable de survivre au symbiote.
Une demi-heure plus tard, le symbiote prend possession d’un homme, d’un chien, d’une femme puis du premier homme sans soucis. Vous allez me dire “oui mais il s’est stabilisé, il a évolué, il va mieux…“. Soit.

Quand Eddy découvre le symbiote, celui-ci connait tous les us et coutumes de la Terre ainsi que la vie intime de son porteur car, je cite “je sais tout, je suis dans ta tête“. Immédiatement après dans la même conversation, l’ex-fiancée de Eddy lui téléphone et le symbiote demande “c’est qui cette Anne ?“.
On a changé de scénariste pendant un dialogue ou bien ?

On va passer sur cet aspect, poser notre cerveau et tenter d’en prendre plein la tronche. Après tout, on vient là pour se détendre et en prendre plein la tronche…

Un rendu d’une laideur fascinante

Venom est un best of de tout ce que je n’aime pas dans un film. Les courses poursuites et les bastons sont montées de façon épileptique, avec des plans serrés et en mouvement. Ça veut donc dire qu’on ne voit rien. Il y a des couleurs qui bougent, des lumières et des bruits de dérapages : ça doit être une course-poursuite.

Soyons clair, je ne demande même plus au film d’être innovant ou accrocheur à ce stade. Je cherche seulement à comprendre ce que je vois.

Le rendu des symbiotes est affreux. Que ce soit la boule de morve qui coule de son caisson (dans une scène qu’on verra trois ou quatre fois dans le film, sans rire) ou le design de la créature, rien ne va. Mention spéciale au combat final qui se permet de nous faire des plans au ralenti façon “case de comics iconique” au plus fort de la bagarre afin qu’on admire le ratage total de la modélisation des créatures.

Pourtant, j’ai eu l’impression que le film tentait des choses.
Une scène de combat contre le SWAT dans un hall enfumé prend de faux airs de film d’horreur. Il reste là quelques plans intéressants mais rien qui sauve le film.
Egalement, on apprendra dans le générique que le fils de J. Jonah Jameson est présent dans le film. Chouette, de l’univers partagé ! Bon, soit j’ai raté la mention même de son existence, soit elle a été coupée au montage ?
Idem pour le caméo de l’éternel Stan Lee. Une scène sans saveur visiblement collée là sans imagination.

Le pire est à venir

Mais le pire semble encore à venir. Après un premier générique beaucoup trop long/laid, on découvre une première scène post-générique. Là encore, l’écriture balourde ruine toute cette séquence. Cette scène, c’est un vieux pote assis à côté de toi sur le canapé et qui te file des coups de coude en disant “tu as compris la référence” ?
Si tu as lu des comics, c’est bon : tu as saisi. Si tu n’as pas lu de comics, cette scène ne sert à rien.

SPOILER – cliquer ici pour le lire

On y retrouve Eddy Brock dans ce qui semble être une prison, pour une interview. Eddy va rencontrer “Le Roux” (coup de coude du pote).
On découvre alors un Woody Harelson avec une perruque rousse et frisée (je ne plaisante pas).
Il demande à Eddy de venir plus près, de s’approcher… (coup de coude du pote).
Il menace alors Eddy et lui promet que quand il sortira, ce sera un… CARNAGE ! (coups de coude de celui qui n’est plus ton pote).

Franchement, cette scène est à l’image du film. On entrevoit un potentiel mais c’est fait de bout en bout avec flemme et mauvais goût.

Il vous faudra patienter un petit quart d’heure devant un générique beaucoup trop long pour découvrir enfin la meilleure séquence du film : un extrait du film d’animation Spider-Man : Into the Spider-Verse. Oui, le meilleur moment de Venom est la bande-annonce d’un autre film.

Tout est dit.

La note de Matt :

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5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi

 
Ginlange est un peu comme Bruce Wayne, mais en mieux. Aimant cinéma et comics, et parfois les comics au cinéma, il essaiera de partager au mieux ses coups de cœur et coups de gueule avec vous, pour votre plus grand plaisir. Ave Lynch.


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    • #21509
      Matt
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      Venom est un film fainéant, lourdingue, mal écrit et mal ficelé. Courses-poursuites et humour lourd servent des effets spéciaux à la ramasse et un scénario écrit par des enfants. Matt a sacrifié sa soirée pour aller découvrir ce qui sera surement le pire film de super-héros de 2018.

      [Retrouvez l’article de matt à l’adresse Venom]

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