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[Review] Spider-Man sur Playstation 4

 
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Vos notes
15 votants

 

Point(s) Fort(s)


L'humour omniprésent et bien senti
La sensation de liberté dans l'exploration de la ville

Point(s) Faibles(s)


Une caméra qui plombe les combats
Des mécanismes vus et revus
De gros problèmes de luminosité


 
En résumé...
 

Spider-Man sur PS4 exploite des mécaniques de gameplay d’un autre âge et subit des caméras et lumières souvent à la ramasse mais l’humour, les références et le dynamisme des combats sauvent ce jeu qui manque pourtant cruellement de nouveautés. Le feeling avant la technique…

 
Infos Techniques
 

Developpeur : Insomniac Games
Date de sortie : 07 Septembre 2018
PEGI : 16
Testé sur : Playstation 4 (1ère génération)
Dispo Sur :
 
Publié 10 septembre 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

L’avis de Matt :

Spider-Man est de retour sur console avec un jeu Playstation 4 que j’attends depuis presque un an. Je m’ennuie globalement avec la PS4 et j’ai envisagé de la revendre. Si j’ai conservé cette machine, c’est pour ce jeu Spider-Man dont les bandes-annonces m’avaient enthousiasmé. Depuis, Red Dead Redemption 2 et d’autres annonces m’ont laissé croire que je pourrais trouver un nouvel intérêt à cette console mais c’est une autre histoire.

Encore un jeu Spider-Man…

Disons le tout de suite, mon premier contact avec le jeu n’a pas été satisfaisant. D’ailleurs, vous pouvez le trouverez en vidéo dans ce gaming live.
L’installation du jeu est trop longue. Il faudra près de 40 minutes d’installation entre l’insertion du disque dans la console et le lancement de la partie. Et encore, je ne compte ni le temps de mise à jour du jeu, c’est pour bientôt, ni le temps de mise à jour de la console. Autant dire que ça ne commençait pas très bien.

Après une cinématique d’intro pas désagréable, on plonge dans le grand bain avec un Spider-Man en costume classique plongeant par la fenêtre et devant rejoindre un lieu de la ville.
On découvre alors un monde dans lequel Peter Parker est actif sous le masque du héros depuis 8 ans. Il collabore avec la police et votre première mission sera de participer à l’arrestation de Wilson Fisk, le Caïd de New York.

La prise en main est immédiate. On est en effet en terrain connu. Les mécaniques de gameplay n’ont rien de révolutionnaire ce qui ne m’a pas semblé être une très bonne nouvelle. J’ai déjà joué à de nombreux jeux Spider-Man. J’ai même platiné Amazing Spider-Man en retrouvant toutes les pages de comics perdues dans la ville.
Ici, on se balance à nouveau, on vise au ralenti des points d’accroche et on court sur les murs dans un New York assez sympa dont la carte sonne là encore comme une redite. Cette carte de Manhattan, on l’a déjà parcourue dans tous les sens. C’était le cas dans de précédents Spider-Man ou dans Prototype, de mémoire. Du coup, il manque immédiatement quelque chose. Le vent de nouveauté et de fraîcheur promis par les images des bandes-annonces du jeu manque à l’appel.

Le premier contact offre un sentiment en demi-teinte.

Découvrez le premier contact de Matt avec ce jeu

50% araignée, 50% homme, 100% flic !

Mais très rapidement, on découvre les points forts du titre. Le premier qui m’a frappé est son humour plutôt bien dosé. Spider-Man se moque de ses adversaires et de ses partenaires. Il se fait surprendre par ses interlocuteurs en train de faire une grosse voix à la façon du narrateur du jeu. Il balance des phrases extraites de films ou joue le héros de polar quand il se prend pour l’Inspecteur Spider. Le jeu prend alors un ton plutôt savoureux et ce humour fonctionne plutôt bien.

Également, le joueur va se voir proposer des missions annexes comme la collecte de ressources à travers la ville, l’intervention lors de braquages, la recherche de monuments à photographier ou l’attaque en infiltration de bases ennemies.
La première de ces missions, la collecte de sacs à dos répartis dans toute la ville, permet de donner un passé au personnage. On apprend qu’il a déjà vaincu certains de ses adversaires légendaires, qu’il a déjà échoué et dû s’adapter mais également qu’il n’est plus en couple avec Mary-Jane Watson pour des raisons qu’on découvrira au cours du jeu. Évoluer dans un monde qui a une histoire renforce le sentiment d’immersion et de crédibilité de l’univers qui nous est proposé. Les références ne manquent pas et les anecdotes distillées au cours du jeu sont un fil rouge très agréable à suivre.

Pour compléter cet univers, on découvrira un J. Jonah Jameson animateur de radio et toujours farouche opposant à notre héros. Il prendra la parole de façon opportuniste, parfois en dialoguant avec ses auditeurs. A la façon d’un Jean-Jacques Bourdin sur RMC, il râle et invective ses auditeurs de façon très provocante. J’ai trouvé ces interventions très sympas. Je les attends maintenant avec impatience et, si vous les avez ratés, un sous -menu vous permet de toutes les (ré)écouter.

De plus, après avoir débloqué quelques compétences, se balader dans la ville devient plus amusant. Spider-Man se met à virevolter avec fluidité, prend de la vitesse sur des corniches et rebondit de toits en toits. L’évolution dans la ville devient alors très agréable et on se prend à juste se balader dans cette modélisation de New York sans rien faire de particulier, d’autant que ce free-run est récompensé par des jalons, vous marquerez des points en effectuant un certain nombre de pas sur des façades, un certain nombre de chutes libres ou un certain nombre de projections.

Je mets mes toiles où je veux et c’est souvent dans la gueule !

Pourtant, le tableau n’est jamais aussi idyllique qu’il n’y parait. Lors de l’exploration, je me suis souvent retrouvé en hauteur dans la ville et victime de contre-jours vraiment pénibles. Globalement, je n’aime pas les effets de météo sur Playstation 4. La neige/pluie permanente m’avait par exemple gavé dans Batman : Arkham Knight. La gestion des lumières est devenue dégueulasse dans cette génération de consoles et le héros se retrouve souvent plongé dans le noir lors des combats ou à contre-jour dans la ville. C’est très gênant pour se repérer mais c’est surtout handicapant lors des bastons. C’est une grosse faiblesse du jeu selon moi.

D’autant que le système de combat n’est pas exempt de défauts. Lorgnant évidement vers les jeux de la série Batman : Arkham, les échanges d’amabilités avec les criminels sont une succession de coups de poing, d’esquives et d’interactions avec le décor dont l’issue est souvent incertaine.
Vous esquivez un gros balèze ? Il lance immédiatement une deuxième attaque qui prend de vitesse votre deuxième esquive.
Vous faites tourner une brique au bout d’une toile pour ralentir les ennemis qui vous entourent ? Parfois, l’un d’eux ne subit pas votre attaque et en profite pour vous défoncer.
Vous appuyez sur esquive pour éviter les deux malfrats qui vous tirent dessus ? Vous esquiverez le premier tir mais pas le second.
Ces incertitudes dans les combats trouvent un allié de poids dans une caméra qui n’est pas à la hauteur du jeu. Régulièrement, mon personnage s’est retrouvé collé au mur, hors champ et démuni face aux tirs ennemis. La caméra se bloque dans des textures, refuse de cibler l’ennemi que vous attaquez et peut même vous perdre de vue.

C’est assez rageant de perdre un combat sans que le focus ne soit fait sur votre personnage, non ?

Également, parfois le jeu peut oublier des textures. J’ai pris en photo l’entrée d’un bâtiment, la photo qui est apparue est celle de la Statue de la Liberté pourtant située derrière ce bâtiment. Ces petits soucis rageants font qu’il émane du jeu une sensation de “pas fini“. Le jeu n’a visiblement pas été totalement déplombé et sa localisation n’est pas terminée. Certains piétons parlent encore anglais, leurs lignes de dialogues n’ayant pas (encore) été traduites ou doublées par des comédiens français.
Pire, lors de la pénible mission de déverrouillage des tours radios, un calvaire pour les joueurs et une mécanique de jeu qui fête bien ses 15 ans, les voix de ces fréquences radios sont toujours en anglais.

Cette fois, ce n’est plus un détail.

Enfin, le jeu nous demandera souvent de viser en maintenant L2 : pour cibler un ennemi, pour faire une photo, pour s’accrocher au plafond…
Comment est-il possible qu’on ne puisse pas orienter la visée avec le gyroscope ? Non, il faudra viser avec le stick droit, une tannée pour les joueurs venus du PC (comme moi) car un stick droit ne remplacera jamais la précision d’une souris ou d’une manette gyroscopique.
Le jeu joue pourtant la carte de la souplesse et de la fluidité dans ses déplacements, il est vraiment dommage que la visée repasse par des mécaniques aussi lourdes.

Ambiance vs Technique

Il devient donc évident que Spider-Man est un jeu qui n’est pas terminé et qui exploite des mécaniques de gameplay d’un autre temps.
Pourtant, Spider-Man est un jeu particulièrement agréable à parcourir. Les ballades dans New York en totale liberté, les gadgets et costumes à débloquer, les easter-eggs et les clins d’œil aux comics s’ajoutent à l’humour addictif du titre. Peter Parker est aussi plat et mal modélisé que Spider-Man est drôle et amusant à incarner.

Les sensations qu’il procure sauvent donc ce jeu et après quelques heures de rodages, il devient difficile de lâcher la manette. Pourtant, je suis régulièrement frustré par les aléas techniques du jeu et j’espère qu’un patch viendra vite réparer les soucis de lumières et de caméra.
Rien de nouveau sous le soleil donc dans ce jeu Spider-Man sur Playstation 4 mais je m’y amuse carrément. C’est peut-être tout ce qui compte quand on joue à un jeu vidéo.

L’avis de Matt :

 

L’avis de Comics Grincheux :

Dire que j’attendais le jeu relèverait d’un euphémisme. Spidey et le jeu-vidéo, c’est une historie compliquée remplie de jolies promesses en manque de finitions (Dimensions) et de grosses purges (The Amazing Spider-Man 2) pour parler des plus récents. Voir un développeur comme Insomniac, les créateurs de Spyro ou Ratchet & Clank dans ce qui s’annonçait comme un Infamous avec des combats à la Batman Arkham me faisait baver.

Le résultat a été explicité par Matt, de manière détaillée. Je ne reviendrais que sur les combats, beaucoup plus riches que ce que le début laisse penser. On commence avec très peu de gadgets, mais leur importance se révèle vite cruciale, peu importe votre niveau de jeu. Ils sont nombreux, permettent d’éliminer très rapidement les ennemis les plus récalcitrants et offrent surtout la sensation d’être Spider-Man ! De même, les diverses compétences permettent d’aborder les combats de façon plus souple que dans un Batman Arkham. Vous préférez les interactions environnementales aux combats rapprochés ou aux esquives ? Pas de souci, vous trouverez votre bonheur ! Le vrai défaut des combats, c’est la caméra, trop proche du héros et surtout, sans lock automatique ou manuelle pour pouvoir cibler précisément cette dernière sur un ennemi. Elle part dans tous les sens et on se retrouve souvent à marteler les boutons comme un débile en faisant confiance au Spider-Sens. C’est dommage parce qu’il y a un système intéressant à exploiter mais les joueurs et les joueuses risquent très rapidement d’être frustrés par cet aspect. Également, les combats de boss sont très moyens parce que trop classiques. Il y a à chaque fois des séquences répétitives et parfois trop longues comme avec le premier boss, vraiment pénible, comme tout le reste du premier niveau, d’ailleurs. La fin relève le niveau, notamment grâce à un combat de boss, assez cool dans sa mise en scène. Mais le reste est assez triste, ce qui est dommage au vu de la galerie d’antagonistes présents dans le jeu.

Mais la vraie qualité du jeu et qui se voit dès les premières minutes, c’est son écriture. On sent la participation de Dan Slott et Christos Gage qui écrivait encore le comics au moment du développement du jeu. Les dialogues sonnent comme les personnages que l’on a l’habitude de côtoyer dans les comics et les blagues de notre tisseur favori sont excellentes et parfaitement mises en valeur par les talents de doubleur de Donald Reignoux. De ce point de vue là, c’est un sans-faute. Le scénario sait quant à lui se faire surprenant. Déjà, par les réinventions qu’il propose de certains personnages ainsi que de leurs relations mais aussi par la montée en puissance dont il fait preuve. Vous trouvez le début un peu plan-plan ? Attendez de voir la progression que connait l’intrigue à partir de la fin de l’acte I, les fans du héros seront aux anges. L’histoire a en plus le bon goût de mettre en avant un vilain peu exploité. Évidemment, c’est une création de Dan Slott, il se fait donc plaisir mais qui lui en voudra tant l’écriture du méchant est bonne et permet encore une fois d’offrir une réflexion pertinente sur le sens des responsabilités.

Ensuite, le jeu sait proposer de nombreuses activités. Alors, certes, elles se ressemblent beaucoup et ennuieront quelque peu ceux qui ont l’habitude des jeux à la Ubisoft. Il faut déverrouiller des tours, des activités qui ne sont jamais que des bases comme dans Far Cry avec des types d’ennemis classiques. Mais dedans, il y a des éléments très intéressants qui vont mobiliser vos capacités de joueur et de joueuse. Les stations de recherche, les défis, vous demanderont patience et maîtrise des capacités du tisseur. Mais ce sont surtout les quêtes annexes qui offrent là encore de vraies qualités. Alors, oui, ce n’est pas The Witcher 3 mais il y a un effort d’écriture. Peter est drôle et les missions permettent d’exploiter qui est le héros, son sens du sacrifice, du devoir, sa volonté d’aider les autres. Le jeu montre, comme les jeux Batman Arkham que ce sont avant tout des fans du tisseur qui se sont penchés sur lui. Leur manière de retranscrire le balancement, le rythme qu’il y a et le plaisir qu’on ressent en se balançant est incomparable. On prend plaisir à parcourir la carte et à combattre les différents criminels dans des situations épiques qui parviennent même à mettre les films à l’amende. Évidemment, c’est parce qu’on incarne le perso mais aussi parce que c’est la première fois que j’ai le sentiment d’incarner Spider-Man dans tout ce qu’il est dans les comics.

J’ai aidé les habitants de New-York dans leurs tracas, j’ai arrêté toutes sortes de criminels, j’ai sauvé la ville, j’ai aidé les amis de Spider-Man et j’en ai incarné certains et j’ai pris du plaisir à le faire. J’ai surtout senti le plaisir ainsi que l’amour que les développeurs avaient eu à développer leur jeu. C’est pour moi l’essentiel dans un jeu-vidéo.

PS : Pour les problèmes de luminosité évoqués par Matt, boostez la luminosité du jeu dans les 80. Le jeu a des problèmes de lisibilité assez oufs pour cette génération de consoles.

Bref, si vous aimez le personnage de Spider-Man, le jeu est clairement fait pour vous. Ne vous attendez pas à une révolution vidéo-ludique, comme les Batman Arkham l’ont fait en leur temps mais si vous savez de quoi le jeu est fait et que votre amour du perso peut vous permettre de passer au-dessus, vous prendrez du plaisir malgré les défauts évidents.

L’avis de Comics Grincheux :

 

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Matt est animateur et producteur en radio et en télé depuis 2004. Autodidacte, il lance plusieurs programmes dont C'est Quoi Ton Job ? ou L'Upperground, récompensés par des prix nationaux. Avec La Sélection Comics, il parle de BD américaine au plus d'1.3 million d'auditeurs de Sud Radio, Vibration, Voltage et beaucoup d'autres. Il est le fondateur de LesComics.fr.


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      Matt
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