Ultimate Spider-Man Miles Morales NextGen

Pas si nouveau Spider-Man

Ce récit Spider-Man centré sur Miles Morales est une réédition de la première série sur le personnage. On y découvre donc la version Ultimate de Spider-Man, incarné par Miles Morales. Une époque révolue désormais où Brian M. Bendis chapeautait la destinée de Spider-Man dans l’univers Ultimate.

Réactualisation des thèmes

La mort de Spider-Man est arrivée et désormais la place est vacante. Miles Morales est un jeune garçon afro-latino-américain qui idolâtre Peter Parker et assiste à la mort de son héros. Les dix premiers numéros qui composent ce tome vont montrer les débuts du nouveau héros. Ils vont surtout mettre en avant un jeune adolescent qui doute beaucoup. Ce qui frappe, c’est la qualité de l’écriture du personnage. Ses doutes sont en lien direct avec son âge et on va mettre du temps avant de le voir en costume. Pendant cinq numéros donc la moitié du tome, il va se mettre dans ce nouveau rôle.

Ses complications avec sa famille, sa scolarité, ce qui fait le sel du Spider-Man tel que l’avait conçu Stan Lee et Steve Ditko est rendu et modernisé par Brian M. Bendis. Miles Morales est un tisseur insouciant, naïf qui va vite devoir grandir. Sur un tempo assez lent, le scénariste nous attache au personnage, avec un scénario classique certes mais un sens des dialogues qui fait mouche. Les premiers épisodes sont à ce titre frustrants car on voit Miles prendre son temps. On aimerait le voir en action plus vite. Pourtant, cela parvient aussi à mieux nous attacher à lui, le rendant plus lisible dans ses nobles intentions.

Une édition qui coupe un peu vite les choses

Le tome est assurément bavard, classique pour le scénariste mais cela pourra rebuter les plus réfractaires. Les enjeux restent à échelle humaine, comme cela à souvent été le cas dans Ultimate Spider-Man. Miles se retrouve dans des problèmes très intimes, qui le font encore plus hésiter à endosser le costume. On le voit donc constamment peu certain jusqu’à un moment fatidique de toute beauté. C’est typiquement ce genre de moment qui me permettait de dépasser les lourdeurs.

Dommage néanmoins que Panini ait coupé le deuxième arc de la série. En effet, ce deuxième arc cristallise le sel de la série : combiner des grands moments d’action tout en creusant la personnalité des personnages. Le tome 2 vous permettra de découvrir tout cela tranquillement. Ce que j’en retiens, outre la réactualisation de Spider-Man, c’est aussi le message quant à la transmission. Miles est un héros honnête, droit, intègre et simple. C’est pour ça que les valeurs de Spider-Man lui tiennent autant à cœur. Et c’est pour ça que l’on a besoin de ce genre de héros en 2021 !

Pour l’aider, il est assisté par des dessinateurs et dessinatrices de haut vol. David Marquez et Sara Pichelli donnent toute leur énergie pour nous attacher à ce personnage. A la fois hyper bon dans l’action mais aussi dans les moments de discussion, leur talent fait mouche à chaque fois. Les doutes et les failles de Miles Morales sont visibles sur son visage. Son côté débutant se voit aussi dans sa gestuelle. Peu assurée au début, elle devient de plus en plus affirmée au fur et à mesure des combats. C’est donc un sans faute, magnifié par la colorisation du regretté Justin Ponsor. Chaleureuse, lumineuse, elle accompagne le parcours émotionnel de Miles Morales en tant que Spider-Man.

Bref, ce tome vous fera découvrir le nouveau Spider-Man Ultimate : Miles Morales. En dix numéros, vous aurez les premiers pas du nouveau personnage sous le costume, découvrant son humanité, sa naïveté dans un récit qui modernise Spider-Man.

Ils ont kiffé :