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[Review] Batman Rebirth Tome 3

 
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Vos notes
8 votants

 

Point(s) fort(s) :


De superbes dessins
Un dernier chapitre époustouflant
De la baston qui frappe dure

Point(s) faible(s) :


Des dialogues creux et répétitifs
Des situations débiles
Le sentiment de tout ça pour ça
L'encrage parfois grossier pour David Finch


 
En résumé
 

Bane attaque toute la Bat-famille et ça va faire mal ! Un tome 3 de Batman Rebirth en demi-teinte à cause de nombreux problèmes de forme et qui conclut le premier cycle de l’intrigue imaginée par Tom King.

 
Infos techniques
 

Scénario : Tom King
Dessin : David Finch, Mitch Gerads, Clay Mann
Encrage : Danny Miki, David Finch, Trevor Scott, Seth Mann, Mitch Gerads
Couleur : Jordie Bellaire, Gabe Eltaeb, Mitch Gerads
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 16 février 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

Moi, Bane ! Toi, Batman !

Ce tome 3 de Batman Rebirth est la promesse du combat entre Bane et le justicier. Elle qui n’avait pas vraiment eu lieu lors du tome 2. Il signe aussi la fin du premier arc de Tom King qui se sera étalé sur trois parties bien distinctes. Pourtant, toutes étaient marquées par le même souci : une construction anarchique, lente et déstructurée à souhait servie par des dialogues souvent plats. Le tome 3 ne déroge pas à la règle et ce seront les chapitres épilogues qui constitueront la meilleure partie du recueil.

Bourre-pifs débiles

En fait de combat intense entre deux fins stratèges, Tom King va finalement nous présenter une mise en place assez longuette où chacun établi son plan, provoque l’autre pour en arriver à une confrontation finale aussi brutale que plate. Les raisons ? Elles ne sont certainement pas à chercher du côté du dessin. David Finch fait un travail remarquable en redonnant une puissance et un charisme à Bane à travers des poses iconiques ainsi qu’une belle mise en avant de sa force à travers des compositions très efficaces. Ce que l’on avait pas vu depuis un petit bout de temps. Il sait donner corps à la bestialité du personnage et c’est un vrai régal pour les yeux !

Non, ce qui va devenir embêtant, c’est le paradoxe de l’écriture de Tom King. Se débrouillant très bien pour mettre en avant l’intelligence de Bane et de Batman à travers des procédés élaborés, il réduit cela en leur offrant de mauvais dialogues, qui exacerbe l’aspect mantra et donne un côté unidimensionnel à des personnages qui ne le sont pas. Surtout que le discours de Tom King sur le personnage de la chauve-souris se révèle de plus en plus intéressant mais l’histoire qui est racontée derrière est profondément ennuyeuse. Alors oui, le duel aura lieu et sera brutal comme on l’attendait et surtout, il ne sera pas expédié pas en quelques cases mais avant ça, il y aura eu trop de temps perdu pour peu de choses. A noter également que l’utilisation de la bat-famille sera décevante, donnant l’impression d’être devant un récit de Scott Snyder.

Épilogues de toute beauté !

Comme je le disais, ce sont surtout les deux numéros épilogues qui sauront être satisfaisants parce qu’ils vont, par des histoires courtes mais impactantes, parvenir à insuffler de l’intérêt au Batman de Tom King, en parvenant à concilier une exigence dans le fond et la forme, à la fois à travers de bons dialogues et surtout deux récits qui vont droit au but. Parce que tout le problème de Tom King est là, à force de tourner autour du pot, on finit par avoir la tête qui tourne et à se retrouver le cul par terre. Les dessins de Mitch Gerads et de Clay Mann étant la définition même d’une œuvre d’art, il n’y a pas à tortiller, ces deux numéros sont de véritables perles.

Enfin, le tome se termine par l’histoire courte tirée de l’annual #1, écrite par Tom King et David Finch qui a reçu, à juste titre, un Eisner Award. Elle raconte les origines d’un personnage très connu de la Bat-famille et saura ravir certains de ses plus grands fans. Elle est aussi la preuve qu’une histoire simple peut se prêter à des discours efficaces.

 

En bref, ce tome 3 de Batman Rebirth n’est pas une grande réussite, la faute à une intrigue principale noyée sous les problèmes de forme avec notamment une lutte qui tourne en rond pour pas grand-chose et des dialogues souvent mauvais. Heureusement, les deux épilogues sauvent l’ensemble à travers deux histoires courtes impactantes et intéressantes.

La note de Comics Grincheux : 

 

L’avis de Ginlange :

Les deux premiers tomes de la reprise du titre Batman par Tom King m’avaient laissé une forte impression. Le premier étant d’une grande maîtrise scénaristique, une présentation efficace de nos personnages tant aimés et des nouveaux également. Mais le deuxième fut la révélation des véritables intentions du scénariste. Un run sous forme de psychanalyse du personnage le plus névrosé de DC Comics. Cet éternel enfant recherchant la reconnaissance de sa mère, de son père, voulant leur redonner vie en détruisant la sienne. Ce nouveau tome clôturant le premier cycle de Tom King continue dans cette lancée.

Tendu !

Une lecture se voulant sous haute tension, fiévreuse, suivant jours après jours, heures après heures, minutes après minutes, le glaçant compte à rebours signifiant la guérison de Claire. Guérison menacée grandement par un sombre ennemi. Son nom est Bane. Montagne de muscle mais surtout de colère, peur et tristesse. Cela vous rappelle quelqu’un ? Ce face à face dans un Gotham nocturne et pluvieux, au temps compté et au sang versé est celui entre deux être brisés, miroir de leurs pertes communes. Orphelins traumatisés, âmes perdues, King rapproche ses deux hommes masqués dans une bouleversante narration partagée, nous rappelant que personne n’est à l’abri de basculer.

Ce rapprochement de King m’a paru des plus juste et remet en perspectif la vision plutôt binaire que l’on peut facilement avoir sur Bane, personnage difficile à humaniser au premier abord. Cela effectué avec grande finesse par cette narration si caractéristique de l’écriture du monsieur. Un déchainement de violence en cinq chapitres rythmé par ces pensées, réminiscences, remises en question de personnages au bord de la rupture.

Au final, mes reproches sur ce tome vont aux failles dans l’écriture de Tom King qui commencent vraiment à transparaitre ici. Cette lutte entre les deux hommes commençant fiévreusement lasse au fil des pages, faute à une narration nous mettant à distance de ses principales considérations. Les combats dans l’asile, la lutte de Claire contre son propre esprit, mais surtout les poings de Batman contre ceux de Bane ne m’ont pas vraiment touché. Le scénariste oublie de rendre passionnante cette trame principale, la prenant comme excuse pour mettre en avant la psyché de ses personnages torturés. Et cela avec brio !

Un Bane superbe !

On oublie alors très vite la plate retranscription du réel pour mieux savourer en filigrane le portrait d’un Bane humanisé, ne voulant qu’une chose, arrêter de souffrir. Et d’un Batman encaissant les coups pour les autres, ne voulant lui qu’être heureux. Je ne peux donc que pardonner à King les défauts de son écriture, tant les qualités en sont nombreuses. Jamais le chevalier noir ne m’a semblé aussi à la dérive, sombre carcasse luttant plus contre lui-même qu’avec les autres monstres peuplant sa ville. Protégeant les siens, acceptant sa mortalité, remettant toujours en question son « existence ».

Ce premier cycle se conclut par un cliffhanger que vous aurez la chance de savourer si vous avez pu passer outre les nombreux spoilers, ce qui n’était pas mon cas. Mais celui-ci est en fait dans la parfaite lignée d’une des grandes thématiques que veut explorer Tom King, une relation au centre de son récit et qui le sera encore plus par la suite évidemment.

David Finch s’occupant de mettre en image ce duel final livre un travail efficace comme à son habitude, je ne suis pas pour autant fan de son trait même si je lui reconnais facilement une superbe retranscription des regards, des mouvements. C’est également lui derrière les illustrations du premier annual de Batman Rebirth. En quelques pages, King revient encore sur le thème du double qui décidément lui colle à la peau, explorant la relation AlfredBruce à merveille et touchant profondément le plus simplement possible. Ce qui est cassé peut toujours être réparé.

Terminant sur un chapitre de vert et de fleurs, tout en poésie et superbement illustré, j’ai refermé ce troisième tome en pensant à un fait étrange. Comment deux personnages hantent une œuvre dans chaque page, alors qu’ils ont à nos yeux jamais réellement vécu. Thomas et Martha Wayne.

Avec ce tome 3 de Batman Rebirth, la narration de King, malgré des défauts certains, nous emporte une nouvelle fois dans une sombre valse, un duel entre deux êtres brisés, dont une chauve souris se refusant à vivre. Pour l’instant. Singulier et touchant.

La note de Ginlange : 

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Ginlange est un peu comme Bruce Wayne, mais en mieux. Aimant cinéma et comics, et parfois les comics au cinéma, il essaiera de partager au mieux ses coups de cœur et coups de gueule avec vous, pour votre plus grand plaisir. Ave Lynch.


Vos commentaires :

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    • #17242
      Ginlange
      Modérateur

      Bane attaque toute la Bat-famille et ça va faire mal ! Un tome 3 de Batman Rebirth en demi-teinte à cause de nombreux problèmes de forme et qui conclut le premier cycle de l’intrigue imaginée par Tom King.

      [Retrouvez l’article de ginlange à l’adresse [Review] Batman Rebirth Tome 3]

    • #22104
      Matt
      Participant

      Batman Rebirth 2 et 3 sont des trompes-l’oeil. Des livres mal fichus, mal écris et sans réel intérêt. Tom King a failli me perdre avec ces récits et ce serait dommage vu la qualité du reste de sa production sur Batman.

      Si on ne sait pas que Batman est un type traumatisé (Batman lui a déjà pété le dos) et si on ne sait pas que le scénariste Tom King s’intéresse aux traumatismes de ses personnages, on pourrait légitimement pensé que ces albums sont nazes. Accrochés vous, Batman Rebirth 4 et 5 sont formidables.

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