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Frankenstein – Au nom du père

 
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Vos notes
4 votants

 

Point(s) fort(s) :


Les dessins en lavis N&B, immersifs
Une réinterprétation qui met en lumière le propos sur les ombres présentes en chacun

Point(s) faible(s) :


Des ellipses scénaristiques dû au format court de la BD


 
En résumé
 

Frankenstin – Au nom du Père. Une relecture de Frankenstein où le jeune Docteur Victor Frankenstein ambitionne de dépasser la frontière entre la vie et la mort. Les liens entre la Créature et son Créateur viendront interroger cette filiation nouvelle, sur ce qu’elle a d’humain, de monstrueux, voire de divin

 
Infos techniques
 

Scénario : Marco Cavanno
Dessin : Corrado Roi
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié il y a 2 semaines par

 
Dans le détail...
 
 

It’s alive !

Frankenstein – Au nom du père : Une relecture de la célèbre créature. Le jeune Docteur Victor Frankenstein ambitionne de dépasser la frontière entre la vie et la mort. Ses recherches puisent à la fois dans l’alchimie et la science. La naissance d’un nouvel être aux origines taboues, issu de corps de cadavres, survient alors. Les liens entre la Créature et son Créateur viendront interroger cette filiation nouvelle. Sur ce qu’elle a d’humain, de monstrueux, voire de divin. Au nom du Père, le sous-titre met l’accent sur ce lien filial et symbolique à la fois. Sur ce qui se transmet, traumatise, et fait basculer l’éclat de génie vers la noirceur monstrueuse qui ravage tout.

Dans l’esprit du monstre

Frankenstein – Au nom du père plante d’emblée le décor. Dans une ruelle sombre une célèbre comédienne sort de sa représentation et se sent suivie par une présence. La comédienne se persuade alors qu’elle est victime d’une confusion entre son personnage et la vie elle-même, impressionnée par l’œuvre qu’elle vient d’interpréter. C’est alors qu’un homme apparaît se prétendant un de ses admirateurs. De l’ombre celui-ci surgit et la poignarde. Le décor est planté, et cette scène l’est dans l’esprit de la créature. Pour la raison simple : le cerveau de ce criminel a été utilisé pour la création de cet être ramené à la vie par le Docteur Victor Frankenstein. Le meurtre tonne alors comme à l’origine, et les pensées de la comédienne posent la question du lien entre l’œuvre et celui qui l’interprète. Créations scientifique et artistique sont ainsi mises en parallèle en quelques planches condensant cette question. Le lecteur est plongé sans s’en apercevoir en un éclair dans ce bain électrisant.

Père, pourquoi m’as-tu abandonné ?

L’histoire  de Frankenstein – Au nom du père se déroule de façon résumée sous les yeux du lecteur et interroge à la fois les liens de filiation et d’amour. Qu’est-ce qu’être le fils de, et qu’est-ce qui procure l’amour nécessaire à la vie ? Ce récit rejoue alors sur un versant monstrueux le mythe d’Œdipe. Où fils, père et mère entrent dans des liens menant le fils à désirer la mort du père. Le père se trouve dépassé par ce fils, et ce fils dévoré par un amour qu’il adresse à sa mère. Cette dernière lui fait don dans le récit d’un trésor : la parole.

Qu’est-ce qu’être humain ?

Frankenstein, Au nom du Père pose ainsi au long de son récit la question de ce qui rend humain. De ce qui amène à faire partie de la communauté des Hommes. La Créature montrée par son père comme une réussite scientifique d’un côté, et la même Créature patiemment éduquée aux leçons de la parole et de la compréhension par sa mère, de l’autre, engendrent une dichotomie. Cet écartèlement intérieur qui découpe l’esprit et meurtrit la chair au plus profond lorsque la Créature vit à la fois cette transmission du langage et l’exhibition avec un outrage. De quel héritage alors la Créature doit-elle se prévaloir ?

La question de l’émancipation

Vient alors le choix, celui d’une émancipation qui passera par le désir de meurtre du père et le désir de s’accaparer l’objet d’amour de la mère. Tel un enfant qui traverse la forêt œdipienne, à ceci près qu’ici les actes vont venir remplacer la représentation. Ce qui ramène aux premières pages du lien entre la représentation et la vie, entre la pensée et l’acte. Et le regard double du créateur et de sa créature vont être témoins des monstruosités à l’œuvre lorsque la frustration et le manque d’amour commandent aux machinations infernales.

 

Bref, ce deuxième opus des « classiques de l’horreur », après Dracula et avant Dr Jekyll et Mr Hyde prochainement, vaut le détour par son parti pris graphique en noir et blanc, son récit en double regard, et ses choix scénaristiques qui condensent habilement l’histoire, lui conférant une portée psychanalytique d’autant plus marquée. Les auteurs ont insufflé dans cette création une relecture du mythe de Frankenstein, dans un habile mélange de délicatesse et de brutalité qui procurent une pulsation singulière au monstre. Reste à savoir lequel mérite véritablement ce titre.

 

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Chroniqueur et psychanalyste, Alex Hivence passe sous son regard psychanalytique les comics! Et analyse les personnages Sous le Masque


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      Alex Hivence
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      Frankenstin – Au nom du Père. Une relecture de Frankenstein où le jeune Docteur Victor Frankenstein ambitionne de dépasser la frontière entre la vie et la mort. Les liens entre la Créature et son Créateur viendront interroger cette filiation nouvelle, sur ce qu’elle a d’humain, de monstrueux, voire de divin

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