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[Review] Never Go Home

 
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Point(s) fort(s) :


Percutant et sans fioriture

Point(s) faible(s) :


La rupture en milieu de tome


 
En résumé
 

Duncan est un adolescent renfermé. Madison est une jeune femme au caractère bien trempé. Ils mènent une vie normal jusqu’à l’événement qui les pousse à fuir.

 
Infos techniques
 

Dessin : Josh Hood, Brian Level
Editeur :
 
Editeur VO :
 
Publié 15 septembre 2017 par

 
Dans le détail...
 
 

Le retour de Bonnie and Clyde

Duncan est un adolescent renfermé, solitaire et plutôt étrange. Madison est une jeune femme au caractère bien trempé qui ne se laisse pas dicter sa conduite. Tous deux se croisent au lycée et mènent une vie plus ou moins normale jusqu’à ce qu’un événement aux conséquences dramatiques les pousse à fuir ensemble dans une cavale qui semble sans fin et sans but.

L’avis de Sonia Smith :

Never Go Home plonge le lecteur avec fracas dans l’univers des adolescents et c’est là le propos essentiel de ce récit décapant et brut de décoffrage. Certes, les deux personnages principaux, Duncan et Madison paraissent dotés de pouvoirs extraordinaires et on peut tout à fait lire cette histoire comme celle de ces deux ados qui découvrent leurs capacités hors normes à l’occasion d’un drame. Les scénaristes, Matthew Rosenberg et Patrick Kindlon livrent un titre qui allie toutes les qualités des récits super-héroïques : la révélation des pouvoirs à l’adolescence, à l’occasion d’un événement violent, la traque des héros qui ne savent plus vers qui se tourner, les organisations qui cherchent à récupérer les deux jeunes pour se servir de leurs pouvoirs à leur profit. Si on reste à ce niveau de lecture, on a donc une histoire dynamique, qui se tient et qui se déroule à toute allure.

Toutefois, l’intérêt de Never Go Home, c’est aussi de nous parler de l’adolescence sans verser dans le cliché ou le récit cucul. Ici, pas de portrait idyllique d’ados accros à leur smartphone multipliant les selfies. Duncan est un garçon manipulateur, désespéré, en quête d’absolu et de sensations fortes. Duncan se cherche une famille, un but, un idéal que la société et sa structure familiale ne peuvent lui apporter. Madison semble être son opposé, elle est secrète, pas forcément sûre d’elle et se cherche – comme le montre la scène assez amusante où elle se choisit un costume. Frêle en apparence, elle est en fait le personnage le plus fort des deux, s’émancipant peu à peu de sa vie bien rangée pour se construire et devenir une personnalité affirmée.

Cette métaphore du passage de l’enfance à la vie adulte montre combien cette période bouleverse chacun d’entre nous et change notre vie à jamais. Evidemment, ici, l’exemple est poussé à son paroxysme mais Rosenberg et Kindlon livrent un récit beau mais dur sur ce moment précis où l’on dit adieu à l’enfance et ses chimères. Le caractère tranché de l’histoire est souligné par le dessin de Josh Hood dynamique et nerveux qui met davantage l’accès sur le mouvement et les personnages que sur des décors parfois sommaires. Il alterne les pages où il multiplient les cases montrant ainsi la confusion qui règne dans l’esprit des deux ados et les cases plus larges qui mettent en valeur des scènes d’action percutantes. Never Go Home est un titre éminemment punk dans son esprit et dans son aspect mais les personnages principaux pourraient tout aussi bien prendre place dans un roman d’Albert Camus.

Le fond et la forme sont en phase pour nous proposer un titre à la fois provocateur et intrigant même s’il manque un peu d’originalité dans l’intrigue ce qui n’empêche pas, en refermant ce premier volume, d’avoir envie de poursuivre l’aventure. Avec Duncan et Madison, on pourrait avoir l’impression de suivre deux jeunes X-Men qui auraient choisi de suivre les traces de Bonnie and Clyde et le résultat est assez convaincant.

Avec Never Go Home, le lecteur a entre les mains un titre trash qui met en avant un duo d’adolescents parfois cyniques et violents qui cachent leur fragilité en fuyant et en combattant les obstacles qui se présentent sur leur route. Si la trame générale n’est pas forcément originale, les deux personnages centraux sont paradoxalement attachants. Never Go Home est une parabole qui nous parle de la fin de l’enfance sans détours et sans précaution. Un titre percutant qui ne laisse pas indifférent.

La note de Sonia Smith : 

L’avis de Matt :

Never Go Home m’avait fait une excellente impression lors de la publication du premier épisode à l’occasion du Free Comic Book Day 2017.
Deux ados se rencontrent, lui est un peu bizarre et joue avec un flingue, elle a une force surhumaine et génère des éclairs. En cherchant à la protéger, lui dévoile au grand jour ses pouvoirs à elle. En cherchant à le protéger, elle tue son père à lui. Il ne reste qu’une seule chose à faire : partir et ne jamais revenir chez eux.

Le pitch pouvait paraître un peu facile mais l’écriture et la caractérisation des personnages faisaient la différence. Je voulais lire cette BD !

Les 6 chapitres contenu dans l’édition Glénat Comics permette de suivre ces deux personnages. Mals dans leur peau, il ne peuvent compter que l’un sur l’autre d’autant qu’au fil des pages, il vont avoir de plus en plus de poursuivants. On se demande comment la situation peut s’arranger pour eux, d’autant qu’entre coups du sort et mauvaises décision, notre duo ne semble pas fait pour s’en sortir.

Et puis vient le chapitre 4.
La série subit un changement assez radical qui stoppe net le premier élan du titre. Face à une nouvelle situation, les personnages dévoilent de nouvelles intentions et le titre brise sa propre routine. (je suis vague car je tente de ne rien spoiler). Arrivé là, je suis un peu perdu. Je ne suis pas tout à fait certain que cette deuxième partie soit bien écrite. Les personnages changent radicalement et si leurs motivations restent intéressantes à suivre, le contexte de la série devient beaucoup moins original.
La fin du livre est ouverte et appelle une suite. Le récit aurait aussi pu se terminer à cet instant devenant la chronique de l’aventure de deux adolescents paumés. C en’est pas le cas et j’ai peur que Never Go Home ne prenne des faux airs de Deadly Class.
J’attends donc de voir comment va évoluer la série mais j’ai été un peu douché dans mon élan par cette deuxième partie qui marque une transition hasardeuse pour le titre. Pour le meilleur ou pour le pire, la suite nous le dira.

Petit bonus, le récit est accompagné de références musicales et d’une sélection de titres et de groupes à écouter pour se mettre dans l’ambiance. J’aime beaucoup ce genre d’association BD/musique.

Never Go Home aurait pu être un gros coup de cœur mais son changement de ton radical en milieu de volume ne m’a pas vraiment convaincu. Les personnages sont biens écrits mais je ne suis pas certain que le monde qui les entoure évolue dans le bon sens.
On a, selon moi, un début de livre qui vaut un 4/5 et une fin qui se rapproche du 2/5.
La suite tranchera pour nous, reste un 1er tome très sympa qui peut être lu comme une histoire indépendante. Foncez !

La note de Matt : 

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Archiviste de métier et passionnée par les comics depuis qu’elle mit la main sur Spécial Strange n°19 en 1980, Sonia Smith a dévoré toutes les publications LUG et Semic qui lui tombaient sous la main. Après une pause à la fin des années 1990, elle retourne à ses premières amours et ouvre son blog Comics have the Power


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