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[Review] The Manhattan Projects Tome 1

 
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Vos notes
9 votants

 

Point(s) fort(s) :


Hickman s'offre une uchronie où tout est possible
Beaucoup de bonnes idées
La partie graphique

Point(s) faible(s) :


Rien en particulier


 
En résumé
 

Nous avons adoré Manhattan Projects qui utilise les scientifiques du XXème siècle comme base à une multitude d’histoires plus folles les unes que les autres, tout en s’appuyant sur des faits bien réels.

 
Infos techniques
 

Dessin : Nick Pitarra, Ryan Browne
Couleur : Jordie Bellaire
Publié 14 mai 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

Et si les 4 Fantastiques étaient des scientifiques connus ?

 

L’avis de Matt :

C

‘est le retour en France de ces Projets Manhattan. Le titre a connu une courte vie dans le catalogue de Delcourt avec un premier tome resté sans suite faute de lecteurs.
J’ai donc été surpris de le voir réapparaître si tôt dans le catalogue d’Urban Comics. Pourquoi un titre qui se banane chez Delcourt fonctionnerait il chez Urban Comics ?
Je me suis amusé à chercher les avis contradictoires, les lecteurs qui auraient craché sur ce titre lors de sa première publication et qui l’auraient aimé en le voyant dans son édition 2018. Ils doivent bien exister ces “retourneurs de vestes” et j’étais pressé de les lire n’ayant moi-même pas été convaincu lors de mon premier contact avec ce titre. Et puis, ayant quelques jours à occuper, j’ai (re)tenté l’expérience Manhattan Projects et cette fois, ça a marché.

M.P. est un titre dense. Il va être compliquer de résumer le titre de façon ordonnée.
On nous y présente des scientifiques dont on a connait (au moins) le nom et on en fait des explorateurs d’un nouveau genre. Mondes parallèles, civilisations extraterrestre, biomécanique, dimension de poche, Jonathan Hickman fait ici feu de tous bois. Toutes les théories complotistes viennent alimenter cet agglomérat de référence, parfois sans queue ni tête.
Le titre est d’ailleurs très dense et un peu long à démarrer. Je suis resté sur ma faim avec la première édition du livre ne proposant que quelques épisodes de la série mais ici, le pavé proposé par Urban Comics fait près de 500 pages et permet de se plonger totalement dans le délire global que représente cette oeuvre. Visiblement, Hickman sait où va et dans quelle direction il entraîne ses personnages. Nous, non.
Ces projets Manhattan proposent une expérience dense et complexe dans laquelle l’absurde et le génial se côtoient pour présenter des versions toujours plus perverties de ces figures publiques que sont les “grands savants” du XXème siècle. Hickman en profite pour mettre en avant les petits arrangements avec la morale des gouvernements des années 1930 et 1940.

Il faudra accepter de partir dans un récit qui n’a aucun lien avec notre monde, malgré les noms célèbres qu’il emprunte et utilise. Le Einstein de M.P. n’a rien à voir avec celui que nous connaissons et il faudra accepter cet état de fait. Les savants réels ne servent que de prête-nom aux protagonistes de cette fiction barrée.
L’univers joue avec tellement d’idées farfelues qu’il faudra s’accrocher lors de la lecture pour ne pas se retrouver largué sous la somme de personnages, d’interactions et, parfois, de trahisons. Reste que, contrairement à ma première impression sur le site, ce récit est très agréable à suivre faute de se laisser appréhender. Difficile d’anticiper le récit, difficile à la fin du tome 1 d’imaginer où nous conduit le tome 2. La lecture est pourtant agréable pour peu qu’on lui consacre du temps et un peu de concentration.

Le travail de Nick Pitarra et son astuce à base de couleur bleu et rouge utilisées pour marquer un semblant de bien et de mal est intéressante… D’autant que la frontière entre ces notions s’estompe rapidement. Le fin du premier tome est un délire total au sein de la schizophrénie d’un des personnages dans un affrontement qui flirte avec la bataille médiévale façon Gouffre de Helm dans Le Seigneur des Anneaux. Le titre continue jusqu’à la dernière page à nous balader et nous surprendre. Pourtant, il faudra que le seconde volume vienne mettre un peu d’ordre dans tout ça et ne nous laisse pas en plan comme Hickman l’avait fait dans son Pax Romana.
A suivre, donc…

The Manhattan Projects est un titre qui ne se laisse pas appréhender facilement. Agglomérant des fantasmes scientifiques et des théories complotistes, Jonathan Hickman nous entraine dans un récit farfelu et dense. Il faudra se laisser porter par l’histoire faute de pouvoir l’anticiper.
Dès lors, The Manhata Projects sera un pur plaisir.

La note de Matt : 


L’avis de Spider-Matt :

L

e 6 août 1945, à 8 heures, 16 minutes et 2 secondes, le monde découvre avec effroi l’arme la plus destructrice jamais créée par l’Homme : la bombe atomique. Hiroshima est la première ville à subir le feu nucléaire. Trois jours plus tard, ce sera au tour de Nagasaki. Derrière cette création se cache le Projet Manhattan : des scientifiques manipulant l’énergie de l’atome et travaillant de concert avec l’armée afin de développer un engin de mort qui changera la face du monde à jamais.

C’est sur ce postulat de départ que commence l’histoire de Jonathan Hickman. Mais il va beaucoup plus loin : le Projet Manhattan en cache en fait beaucoup d’autres, de bien plus fous ! Dans les grandes lignes, l’Histoire telle que nous la connaissons va être respectée, à quelques exceptions près où l’auteur va s’amuser à remodeler notre réalité. En effet, dans notre monde Albert Einstein n’a jamais participé à ce projet en raison de ses convictions pacifistes alors qu’ici, oui. De la même façon, l’auteur invente un frère jumeau à Robert Oppenheimer (surnommé le père de la bombe atomique). Robert sera dessiné âgé et ridé alors qu’il aura ce physique dans les années 60 au moment de sa mort. Tout cela nous plonge donc dans une uchronie plus ou moins cachée au commun des mortels.

En parallèle de l’histoire officielle qui voit donc le développement de cette arme, la seconde guerre mondiale, la fin de celle-ci et les différents présidents vont se succéder. En coulisse, tous ces scientifiques font des découvertes et élaborent de nouvelles technologies qui dépassent l’imagination : dimensions parallèles, créatures et mondes extraterrestres, intelligence artificielle, robotique poussée à l’extrême, etc. Au final la guerre n’est qu’un prétexte à quelque chose de beaucoup plus grand. Elle nous paraît même insignifiante par rapport à ce qui se joue en coulisses. Hickman s’amuse et nous aussi. À chaque nouveau chapitre je découvrais avec empressement d’autres aventures complètements folles. On comprend très vite que tout est possible et qu’aucune limite ne viendra entraver la suite du récit. Les personnes coutumières de cet auteur savent que celui-ci, à l’instar d’un Grant Morrison, n’est pas toujours facile d’accès. Mais ici, seul l’aspect  psychologique concernant Oppenheimer peut paraître un peu complexe, le reste ne se perd pas dans la narration indigeste dont cet auteur nous gratifie souvent.

Le comics aime à nous rappeler le rôle que les Nazis ont joués dans la course technologique qui s’est déroulée pendant et après la guerre. En effet, ceux-ci, ayant été récupérés par les américains et les soviétiques après la défaite du Troisième Reich, n’ont pas eu d’autres choix que de travailler aux côtés de leurs anciens ennemis et de contribuer à l’effort de guerre et, plus tard, ils joueront même un rôle clé dans la course à l’espace durant la Guerre Froide. La folie des expériences menées dans ce récit exacerbe la réalité de l’époque. Avant que la première bombe A de l’histoire n’explose, le scientifique Enrico Fermi émettait l’hypothèse que la réaction en chaîne déclenchée par la fission des atomes pouvait détruire notre atmosphère et peut-être même la planète. Plus tard, les Américains feront même exploser une bombe H en haute altitude avec tous les risques que cela comporte et les Russes testeront la Tsar Bomba, la plus puissante jamais créée à l’époque. Ce manque de recul, ce dédain face aux possibles risques cataclysmiques pour l’humanité que pouvaient engendrer ces expériences est parfaitement retranscrit dans ce récit. Jamais rien ne freinera ces scientifiques avides de connaissances et de découvertes qui iront même porter la guerre vers d’autres mondes.

Arrivé à la fin du volume, Urban Comics a la bonne idée de consacrer quelques pages à la vraie vie des personnages de ce comics. Bon, la source est Wikipedia mais c’est toujours ça. Rien ne vous empêche d’aller approfondir le sujet, ce qui a été mon cas.

J’aime beaucoup la partie graphique réalisée par Nick Pitarra et Ryan Browne. Les personnages sont très détaillés et en particulier leurs visages. Les décors ne sont pas en reste et démontrent une vraie recherche apportée à tous ces lieux plus ou moins étrangers que les différents protagonistes vont être amenés à explorer. Ces dessins sont mis en valeur par Jordie Bellaire qui apporte une énorme plus-value à l’ensemble de l’œuvre. L’utilisation du bleu et du rouge est assez centrale dans le récit et très intéressante.

La note de Spider-Matt : 

Pour comprendre nos notes subjectives : 
5/5 J'adore 
4/5 Trés cool 
3/5 Sympa 
2/5 Sans plus 
1/5 Bof 
0/5 Pas pour moi

 
Matt est animateur et producteur en radio et en télé depuis 2004. Autodidacte, il lance plusieurs programmes dont C'est Quoi Ton Job ? ou L'Upperground, récompensés par des prix nationaux. Avec La Sélection Comics, il parle de BD américaine au plus d'1.3 million d'auditeurs de Sud Radio, Vibration, Voltage et beaucoup d'autres. Il est le fondateur de LesComics.fr.


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      Matt
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      Nous avons adoré Manhattan Projects qui utilise les scientifiques du XXème siècle comme base à une multitude d’histoires plus folles les unes que les autres, tout en s’appuyant sur des faits bien réels.

      [Retrouvez l’article de matt à l’adresse [Review] The Manhattan Projects Tome 1]

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