Créatures sacrées Tome 2

Un titre qui finira au Panthéon des comics

Josh, étudiant en arts et futur papa, se retrouve dans l’œil du cyclone d’une guerre millénaire que se livrent des forces divines sur notre Terre. Poussé par un groupe de 7 personnes capables de contrôler les humains à tuer ce qui semble être un ange, Josh doit désormais fuir ses commanditaires et la police tout en essayant de comprendre ce qui lui arrive. Nathan, le prêtre qui l’a aidé à fuir, semble en savoir beaucoup sur la situation. Maintenant que la famille de Josh est en danger, son assistance sera précieuse.

L’avis de Prime Sinister

J’ai toujours eu une grande appétence pour les œuvres qui intègrent une intrigue biblique, particulièrement dans les BD et Comics. C’est tout naturellement que je me suis intéressé à Créatures Sacrées, dont j’ai grandement apprécié le premier tome. Son ambiance moderne, au rythme effréné et à l’intrigue mystique m’avait comblé. Je guettais donc la sortie du deuxième opus avec envie.

Acheté le jour de sa sortie et lu dans la foulée, je fus un peu déçu. Si le premier volet nous proposait une narration réglée comme une partition jouée vivace, s’offrant le luxe de nourrir des éléments d’intrigue en même temps qu’une course poursuite musclée, le soufflet retombe quelque peu dans ce volume. En effet, Klaus et Raimondi prennent un nouveau parti narratif, nous proposant un rythme syncopé alternant entre intrigue actuelle et retours-en-arrière (très souvent une dizaine de pages de l’une puis une dizaine de l’autre). Effectué avec un grand savoir-faire (les transitions sont réalisées au bon moment), ce parti-pris est la plus grande qualité de ce titre mais peut-être aussi son plus gros défaut, ou du moins il nuit à l’histoire principale. En effet les passages qui traitent de la genèse m’ont réellement passionné. J’avais hâte de les lire, le récit principal passant largement au second plan dans mon cœur. J’en vins à me demander si au final, un découpage plus classique avec un tome consacré aux origines de cette histoire, n’aurait pas été plus judicieux, permettant ainsi au lecteur de rester concentré sur le récit principal. Récit qui demeure tout de même très intéressant et divertissant, nous offrant quelques coups de théâtre et révélations bien senties.

Le graphisme est quant à lui toujours aussi propre et immersif. Mon plus grand reproche porte sur un élément totalement subjectif. J’ai horreur de voir des personnages de comics qui pastichent des personnes réelles lorsque cela n’est pas nécessaire. Autant si l’on parle du Président des Etats-Unis que le personnage emprunte ses traits à Donald Trump, je comprends. Mais pourquoi donner à les traits de Vincent Cassel ? Pourquoi donner à l’un des policiers le visage de celui de Barry Shabaka Henley ? D’autant plus leurs visages ne sont pas utilisés à contre-emploi, loin de là. Bon, c’est vraiment histoire de chipoter parce que notre duo d’auteurs/dessinateurs est loin d’être dénué de talent et les compositions sont assez immersives. Mention spéciale à la scène d’orgie dans l’hôpital où la tension (loin d’être sexuelle pourtant), l’urgence et la nervosité de la scène sont magnifiquement rendues.

Ce tome 2 de Créatures sacrées nous offre un découpage original et plutôt brillant mais qui se fait légèrement au détriment de l’intrigue principale. Fort des rebondissements et des flashbacks passionnant, servi par des graphismes soignés, Créatures Sacrées reste un titre hautement qualitatif dans la catégorie indé.