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[Review] Archangel

 
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Vos notes
1 votant

 

Point(s) fort(s) :


Le travail d'édition de Glénat Comics

Point(s) faible(s) :


Des personnages qui ne passionnent pas
Des dessins passables
Le récit passe à côté de son propos


 
En résumé
 

Archangel est une totale déception. Histoire, dessin ou personnages, cette uchronie portée par l’auteur William Gibson n’a rien pour elle.

 
Infos techniques
 

Dessin : Butch Guice, Alejandro Barrionuevo, Wagner Reis
Encrage : Tom Palmer, Butch Guice
Couleur : Diego Rodriguez, Wes Dzioba
Editeur :
 
Publié 13 avril 2018 par

 
Dans le détail...
 
 

Hiroshima, mon amour ?

Février 2016, dans un bunker ultra secret situé en plein cœur du Montana, le protocole d’urgence est activé mettant en effervescence le complexe de transfert quantique. Un groupe d’hommes s’apprête à changer le passé afin d’éviter un avenir des plus sombres.

 

L’avis de Sonia :

Archangel est le premier comics d’un immense auteur de science-fiction : William Gibson qui a vraiment marqué ce genre littéraire de sa patte puisqu’il est l’un des principaux tenants du mouvement cyberpunk. On retrouve dans le titre qui nous occupe ici l’une de ses préoccupations majeures : les méfaits d’une technologie mal employée. En effet, la première partie de l’action se déroule dans une époque qui pourrait être la nôtre, en 2016, mais dans un monde où les humains ne peuvent plus vivre : la Terre est devenue un enfer radioactif à la suite de décisions politiques et de stratégiques malencontreuses. Archangel est une dystopie, un what if  : que se serait-il passé si, au lieu de bombarder Nagasaki, les Etats-Unis avaient pris la décision de bombarder l’URSS et d’éliminer Staline ? Le pitch est assez classique : un élément perturbateur a changé le cours de notre histoire et provoqué une catastrophe qu’il faut réparer, un scénario bien connu des amateurs de SF et d’uchronie en particulier.

Archangel est finalement écrit comme une nouvelle de science-fiction, il s’agit d’un récit court, qui se veut percutant et rythmé, mettant aux prises plusieurs factions aux intérêts contraires qui s’affrontent dans le passé pour provoquer ou éviter une catastrophe. On se retrouve donc assez vite en 1945 au milieu d’un nid d’espions britanniques, russes et américains parmi lesquels évoluent les émissaires du XXIe siècle. Une des difficultés de ce titre, à mon sens, est l’absence de différenciation nette des personnages. Beaucoup se ressemblent et on a parfois du mal à les différencier, ce qui n’aide pas à s’y attacher. Objectivement, les cases de Butch Guice sont belles, notamment celles qui présentent des décors urbains où l’artiste montre pleinement son immense talent, mais, hormis le personnage de l’agent de la Royal Air Force Naomi Givens ou la résistante de 2016, Torres, on peine à savoir qui est qui.

Amatrice d’uchronie, j’aurais vraiment voulu apprécier davantage Archangel qui présente tous les éléments nécessaires à une bonne uchronie : un futur apocalyptique qu’on doit changer à tout prix, des factions qui s’affrontent sur fond d’espionnage, des voyages temporels, une fin ouverte dont on ne sait trop s’il faut se réjouir ou déplorer le résultat des actions des protagonistes. Mais, est-ce parce que j’ai trop lu de récits de ce style, j’ai trouvé que le titre de William Gibson manquait quelque peu d’originalité. Le récit est clair, on voit assez vite où l’auteur veut nous emmener sans ressentir la tension nécessaire à ce type de narration rapide et nerveuse. Archangel fait le job avec application mais sans relief particulier malgré le nom prestigieux de son auteur.

Archangel est un comics de Science-fiction qui fait appel aux grands classiques du genre. Les amateurs de dystopies seront intrigués par ce récit signé d’un grand nom, William Gibson. Le titre répond à la commande en offrant un récit qui met en avant les grandes peurs de notre époque. Pourtant, il ne s’éloigne jamais vraiment des sentiers battus et n’offre pas de réelle surprise.

La note de Sonia : 

 

L’avis de Matt :

Archangel est un titre porteur de nombreuses promesses. J’étais particulièrement intrigué par cette histoire d’uchronie autour du thème de la bombe atomique.
Un équipe de voyageurs temporels souhaite remonter le temps pour modifier l’Histoire du monde et offrir un nouvel avenir à l’humanité. Pourtant, j’ai assez vite déchanté.

Graphiquement d’abord, il y a un gros problème concernant les visages des personnages. On a du mal à reconnaitre les protagonistes qui n’ont pas un look fixe. On mémorise les coupes de cheveux iroquoises ou les uniformes mais pas les visages. Si le personnage se change, impossible de le reconnaitre. Pour un récit qui mélange les époques et les infiltrations, c’est dommage. Non ?

Ensuite, l’histoire n’est finalement pas si intéressante que ça. Le truc se déroule dans son coin et on voit rapidement la structure du récit se dessiner. Le premier twist est plutôt intriguant et m’a redonné espoir dans le titre. J’ai donc pu poursuivre ma lecture comme on termine une main au poker : “pour voir“.
Mais tout ça est trop facile. La pseudo-réflexion sur la place d’Hiroshima dans notre mémoire collective et la façon dont on s’habitue à l’horreur, c’est de la philo de cours d’école. Ça ne fera larmoyer que les nigauds tant c’est mal exploité.
Pire, le twist final (celui de la dernière page) fini par semble un peu condescendant… ou facile.

Comme le dit Sonia plus haut, Archangel n’offre pas de réelle surprise. Pire, il n’offre pas vraiment de réflexion sur son sujet et s’offre le luxe de paraitre un peu condescendant grâce à la facilité de ses twists. Le titre est donc à la fois trop simple dans son récit et trop compliqué à suivre à cause de dessins qui rendent les visages méconnaissables.

La note de Matt : 

 

L’avis de Comics Grincheux :

Comme mes camarades, j’attendais beaucoup Archangel. William Gibson est un auteur dont j’affectionne beaucoup le style et son roman, Neuromancien est l’un de mes préférés. Bref, quand j’ai su qu’il écrivait un comics, il fallait absolument que je le lise.

Tout commençait de façon efficace. Comme l’a déjà dit Sonia, le récit joue efficacement sur des codes déjà connus mais avec un twist lié au voyage spatio-temporel. Malheureusement pour les lecteurs, le récit va s’écrouler sur lui-même à cause de choix de narration complètement incompréhensibles. Les personnages et leurs motivations sont mal présentées et surtout, on ne s’attache jamais à eux. Pire, les méchants sont caricaturaux à l’extrême et jamais développés. Ce sont des connards, point barre. L’histoire est manichéenne à un niveau effarant. Puis, la narration a ceci de particulier qu’elle est beaucoup trop compressée pour souffler et respirer. Des personnages secondaires sont introduits et repartent aussi vite, les complots vont trop vite, bref, c’est raté !

Quant au message politique parfois vanté, il est mal développé, à peine esquissé dans deux ou trois dialogues et l’autre gros problème, c’est qu’on sent clairement un changement dans son contenu. Le chapitre 5 est ainsi mal foutu de bout en bout et va dans une autre direction, se terminant sur un cliffhanger censé choquer mais qui ne provoquera que soupir et haussements d’épaules. Le récit veut s’inscrire dans la lignée de ces récits qui réagissent aux bouleversements politiques mais ici, ça foire totalement parce que ce n’est pas le but initial du récit. Le comics traite du nucléaire et de l’escalade qu’il entraîne dans les relations et les conflits.

C’est franchement une grande déception parce qu’on retrouve dans les premières pages, la rigueur habituelle de William Gibson et son obsession du détail pour les technologies qu’il utilise dans son récit. De même, il y a cet attachement aux individus déphasés, en décalage avec leur époque et par conséquent, marginalisés. Sauf que rien n’est développé, tout reste vague, flou. De plus, les dessins n’aident pas. Il y a une irrégularité dans les visages qui provoque un sentiment de confusion à la lecture, certains personnages secondaires étant parfois méconnaissables.

Bref, pour ne pas changer de mes deux collègues, je n’ai pas aimé Archangel. Pourtant, je partais confiant, aimant beaucoup William Gibson. Mais las, le comics est bourré de défauts entre une narration comprimée sur elle-même et des dessins irréguliers. Pourtant, il y avait de bonnes idées mais elles sont à peine esquissées. Preuve supplémentaire que roman et comics sont deux narrations bien différentes.

La note de Comics Grincheux : 

 

Pour comprendre nos notes subjectives :
5/5 J’adore
4/5 Trés cool
3/5 Sympa
2/5 Sans plus
1/5 Bof
0/5 Pas pour moi


 
Matt est animateur et producteur en radio et en télé depuis 2004. Autodidacte, il lance plusieurs programmes dont C'est Quoi Ton Job ? ou L'Upperground, récompensés par des prix nationaux. Avec La Sélection Comics, il parle de BD américaine au plus d'1.3 million d'auditeurs de Sud Radio, Vibration, Voltage et beaucoup d'autres. Il est le fondateur de LesComics.fr.


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      Matt
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      Archangel est une totale déception. Histoire, dessin ou personnages, cette uchronie portée par l’auteur William Gibson n’a rien pour elle.

      [Retrouvez l’article de matt à l’adresse [Review] Archangel]

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