Les Soeurs Seasons tome 1
Point(s) fort(s) :
La relation entre les soeurs.
Le dessin de Paul Azaceta.
Point(s) faible(s) :
Des archétypes de personnages très clichés.
Avec Les Sœurs Seasons tome 1, Rick Remender et Paul Azaceta proposent un conte moderne aux couleurs éclatantes, où quatre sœurs marquées par la disparition de leurs parents voient leur quotidien bouleversé par l’arrivée d’un cirque aussi fascinant qu’inquiétant. Un titre prometteur malgré son démarrage chaotique.
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Editeur : Urban Comics
Ca commence plus comme les Sisters…
Les Soeurs Seasons tome 1 narre l’histoire de quatre soeurs. Dix ans après la disparition inexpliquée de leurs parents, elles tentent de se construire malgré ce vide. Chacune incarne un archétype bien marqué : Summer, la starlette superficielle, Autumn, l’aventurière en vadrouille, Winter, l’artiste torturée et Spring, la petite dernière maladroite devenue factrice. Leur quotidien bascule quand un cirque mystérieux débarque en ville, promesse de merveilles pour ceux qui osent y pénétrer. Mais avec Remender, on se doute que tout prix cache une dette.
Les Soeurs Seasons tome 1 un ouvrage de 120 pages grand format, proposé au prix de 20.50€ par Urban Comics.
Remender on en redemande
Globalement, j’ai apprécié les Soeurs Seasons tome 1. Remender nous propose un récit haut en couleurs, où la douceur et l’étrange s’entremêlent. Loin de ses ambiances habituelles, souvent sombres, désespérées et traumatisantes (Deadly Class, Low, Tokyo Ghost…), il explore ici une tonalité de conte moderne, presque lumineuse. Ça surprend, mais ça fonctionne, surtout parce que l’univers visuel est à la hauteur.
Par contre, soyons clairs : le chapitre d’intro m’a semblé lourdingue. La course-poursuite entre Spring, factrice à pied, et une simple enveloppe, aurait pu être un gag sympathique, une façon légère d’introduire son caractère maladroit. Sauf que ça dure bien trop longtemps. Ce qui pouvait être un clin d’œil drôle finit par devenir ridicule. On sent Remender forcer le trait pour que le lecteur s’attache à elle, mais l’effet tombe à plat. Résultat : j’ai démarré ma lecture avec un léger soupir.
Heureusement, une fois ce faux pas digéré, l’histoire prend de l’ampleur. La dynamique entre les sœurs, bien que construite sur des archétypes assez évidents, fonctionne. On a envie de voir ces quatre tempéraments opposés s’entrechoquer face au danger. Et le cirque, avec son ambiance trompeusement festive, est une métaphore accrocheuse : un lieu de fascination qui cache forcément une menace.
Azaceta au sommet
C’est là que l’album brille vraiment. Paul Azaceta, accompagné des couleurs de Matheus Lopes, livre un travail somptueux. Son trait, simple mais expressif, sert parfaitement l’ambiance de conte. Les décors respirent, les personnages vivent, et chaque planche semble construite pour inviter le lecteur à s’immerger dans ce monde où tout semble à la fois familier et inquiétant.
La lumière est une réussite totale : les scènes de jour éclatent de couleurs chaleureuses, presque réconfortantes, tandis que le cirque installe une aura d’étrangeté par ses contrastes, ses ombres et ses palettes plus saturées. On passe de l’émerveillement à l’inquiétude en quelques cases, et c’est précisément ce va-et-vient qui donne au récit son efficacité.
Il faut aussi souligner la lisibilité de la mise en scène. Là où beaucoup d’artistes contemporains sombrent dans la surcharge, Azaceta fait preuve de clarté et de fluidité. On n’est jamais perdu, les émotions des personnages passent immédiatement, et chaque page respire. C’est, pour moi, l’une des grandes forces de ce tome : on peut avoir des réserves sur l’écriture, mais visuellement, c’est un vrai plaisir de lecture.
Au final
Les Sœurs Seasons tome 1 démarre mal, avec un premier chapitre inutilement long et maladroit, mais se rattrape très vite. Grâce à son ambiance colorée, son univers intrigant et surtout grâce au dessin magnifique d’Azaceta, le tome finit par convaincre et donner envie de lire la suite.
Remender n’a pas encore abattu toutes ses cartes : l’intrigue reste en suspens, les archétypes doivent être dépassés, et le danger doit s’affirmer davantage. Mais les bases sont posées, et elles sont solides.
Bref, un premier tome plutôt réussi malgré ses faux pas. J’entretiens l’espoir que la suite gomme les maladresses initiales et exploite pleinement le potentiel du duo Remender/Azaceta.
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Cet article a été rédigé à partir de l’envoi gracieux d’un exemplaire par l’éditeur à notre rédacteur.
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