The New World

Des pains et des jeux !

The New World, c’est le parcellement des États-Unis après une nouvelle guerre civile dans un futur très (très) proche. Désormais morcelés en quatre grandes contrées, mais l’histoire nous embarque dans la Nouvelle-Californie, la région la plus prospère.

Télé-Réalité

Direction New Los Angeles pour découvrir comment cette région parvient à s’en sortir et prospérer. Et c’est rapidement vu : on offre au peuple du divertissement auquel il est indirectement impliqué. Ales Kot articule son univers autour d’une téléréalité brutale, à base de bien contre mal, gentils contre méchants, police contre criminalité. Une personnalité de cette police est suivie en direct dans une mission d’interpellation, avec caméra embarquée. Une fois le ou la criminel•le appréhendée, son sort appartient au public qui vote pour son exécution ou sa vie. Bienvenue dans les jeux de la Rome Antique au XXIe siècle.

L’amour insolent

Mais il y a cette star qui refuse à chaque mission de tuer, peu importe le vote du public. Elle qui a pourtant tout pour être la numéro 1 de l’émission. Et vient l’amour qui fera tout vaciller. Lorsqu’elle découvre que sa cible n’est autre que son aventure de la nuit précédente, elle ne peut se résoudre à poursuivre ce chemin. Le titre devient un road-trip, une fuite hors de ce système brutal, injuste. On peut même parler de dictature d’une élite. Et c’est là que mon attente autour du titre chute de haut. Des amants fuyant pour vivre leur amour, pour quitter une vie qui leur est imposée. Roméo & Juliette dans un XXIe siècle post-apocalyptique.

Couleurs et contrastes

Ce sont finalement plus les dessins de Tradd Moore et surtout les couleurs de Heather Moore qui m’ont marqué dans ma lecture. L’ambiance graphique est à l’opposé de l’univers que le scénario développe. C’est surprenant, vivant, mouvant, pétillant, très pop, voire psychédélique. Le vide n’existe pas dans les planches. La morosité non plus, et pourtant ce monde est loin d’être joyeux. Le récit devient irréel. Une fois le livre refermé, on se demande si on ne l’a pas halluciné. Et si c’était ça le vrai voyage proposé ici ?

The New World est un récit dont j’attendais beaucoup. Trop. Mais si je n’ai pas trouvé le titre à la hauteur des promesses que j’en avais lues, je reconnais que le titre nous emporte. Il (ne) sème (que) des graines de réflexion sur notre rapport au monde, dans un récit bien rythmé et presque envoutant par ses couleurs.

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Ce livre a fait l’objet d’un envoi presse par HiComics que nous remercions.