Geoff Johns présente Flash

L’homme le plus rapide du monde

Geoff Johns présente Flash a connu un parcours de publication difficile. Urban Comics a débuté la publication du run en 2017, puis la mis en pause durant plusieurs années entre le tome 4 et 5. Désormais, les six tomes sont disponibles. C’est le moment de revenir sur le travail de Johns consacré à Wally West.

Faux départ

Geoff Johns débute son run de la plus mauvaise des manières. C’est-à-dire avec un arc difficile d’accès. L’histoire se déroule dans un univers alternatif, et le scénariste multiplie les références à l’univers DC ainsi qu’au lore de Flash. Les dessins d’Angel Unzueta, pourtant très typés nineties, passent mieux que le scénario.

Le deuxième arc, intitulé « Sang à l’heure », fait office de véritable introduction. Johns montre Wally West dans son environnement. Flash est un héros proche des citoyens de Keystone City. Il est marié à la journaliste Linda Park. Le scénariste introduit également les policiers Fred Chyre, Jared Morillo et Hunter Zolomon qui auront des échanges réguliers avec le bolide rouge. Cet arc marque l’arrivée sur le titre du dessinateur Scott Kolins. Son style n’est peut-être pas le plus joli, mais il est redoutablement efficace et très détaillé. Dommage que la colorisation soit un peu terne avant de s’améliorer dans les tomes suivants.

Flash affronte Zoom. Dessins par Scott Kolins.

Wally West, le meilleur Flash du monde

A partir de ce deuxième arc, Geoff Johns développe un long fil rouge qui s’étend jusqu’au numéro 200 (le tome 4 en VF). Flash enchaine les combats avec une grande galerie de vilains dans le but d’épuiser l’homme le plus rapide du monde. Une société secrète nommée, le Réseau, se constitue dans le but de prendre le contrôle de Keystone et de sa ville jumelle Central City.

Ensuite, Geoff Johns crée une némésis à Wally West. L’introduction de ce personnage dans la vie de Flash est très réussie. Sa transformation en super-vilain n’en est que plus choquante. L’affrontement entre ses deux opposés est épique et marque un tournant dans le run. Scott Kolins quitte le titre. La vie de Wally West prend un virage plus dramatique.

L’arc suivant « Allumage » est un polar aux influences néo-noir. Wally doit se reconstruire tout en menant une enquête policière. Le changement de ton peut déconcerté, néanmoins il est logique. Le scénario est prenant, et surtout les dessins d’Alberto Dose sont parfaits pour cette ambiance.

Changement d’ambiance sous les crayons d’Alberto Dose.

Des personnages charismatiques

Pour la dernière partie de son run, Johns met Wally face aux conséquences de ses actes et lui fait renouer ses liens avec les autres super-héros. Dans le même temps, le scénariste lance son intrigue finale autour d’un affrontement explosif entre deux clans de Lascars. Howard Porter, aux crayons, et Livesay à l’encrage proposent des dessins sublimes, et en même temps plus conventionnel.

Lors des six tomes de Geoff Johns présente Flash, le scénariste creuse le personnage de Wally West. Il le rend extrêmement attachant par son humanité, son côté monsieur tout-le-monde, sa romance avec Linda, ainsi que sa compassion envers ses adversaires et ses imperfections.

Geoff Johns humanise également les Lascars en racontant les événements, souvent tragiques, qui ont poussé ses hommes à devenir des criminels. L’auteur fait de ses antagonistes, à priori ridicules, une véritable fratrie, mais aussi une menace pour Flash.

Heat Wave affronte Captain Cold. Dessins par Howard Porter et Livesay.

Il faut savoir s’arrêter

Geoff Johns a offert un excellent run sur Flash, malgré le premier arc raté. Malheureusement, Urban Comics a décidé de gâcher la fin. L’éditeur a ajouté trois mini-séries écrites par Johns quelques années plus tard. La première mini-série, « La Revanche des Lascars » est assez réussie car elle est dans la lignée du travail de Johns sur les Lascars.

La mini suivante était déjà présente dans Flashpoint Prélude. Il s’agit de « Flash Rebirth », qui voit le retour de Barry Allen. L’histoire est bien pour la mise en avant de la Flash Family et les dessins d’Ethan Van Sciver sont magnifiques. Cependant Barry Allen, le personnage principal, est insipide. La dernière mini-série est moyenne et très ancrée dans l’évent Blackest Night. D’ailleurs, il manque un peu d’éditorial de la part d’Urban pour faire les liens entre les mini-séries.

Geoff Johns présente Flash est très bon titre. Wally West est bien caractérisé, tout comme les Lascars. Les aventures de Flash sont trépidantes, et admirablement dessinées. Il est logique que ce run ait marqué le personnage. Dommage que le tome 6 contienne des histoires annexes de qualité moindre.

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