Un Atlas pour les gouverner tous ?

J’ai déjà pu vous parler de la série Le Dernier Atlas à l’occasion de la sortie du tome 1 à l’époque. Ayant pris un peu de retard, il se trouve qu’aujourd’hui la trilogie vient de se clore, et quel meilleur moment pour finalement livrer un verdict complet sur l’intégrale de Le Dernier Atlas ?

Le Dernier Atlas peut il supporter le poids du monde sur ses épaules ?

Je ne vais pas faire durer un pseudo suspens tout du long de la chronique. J’avais trouve le premier tome incroyable à l’époque, et finalement la série s’est révélée une lecture incroyable de bout en bout !

Le but de ce récit est de nous proposer une uchronie. C’est à dire, qu’à un moment donné les auteurs ont décidé de faire quelques modifications à l’Histoire du monde, ce qui a conduit à une déviation de l’Histoire que nous connaissons pour aboutir au monde dans lequel les personnages de la BD vivent.

On nous propose un monde post guerre d’Algérie, dans lequel les hommes ont inventé les Atlas. D’immenses robots titanesques affectés à différentes taches de construction ou autre. Des reliques d’un passé glorieux qui se trouvent au cœur d’une histoire qui mêlent un nombre immense de thématiques.

Une fresque dantesque et passionnante !

Le récit est un thriller haletant d’une générosité folle. Il empreinte aux récits d’aventure, d’action, d’espionnage et aux récits politiques en passant par la mafia et les gangs. Le tout restant parfaitement logique puisque la galerie de personnage officie dans différentes strates de la sociétés et jouent tous un rôle dans cette grande intrigue.

Des personnages d’ailleurs tous très bien développés et ayant tous leur moment de gloire. Chacun étant un mélange de traits de caractères que l’on peut retrouver dans nos sociétés.

Le récit va brasser des thématiques importantes comme le racisme, l’immigration, le patriotisme, la corruption politique jusqu’à l’écologie. Un nombre certes vertigineux mais qui trouve une place toute naturelle tout au long de ces 600 pages. Pourquoi ? Parce que les auteurs n’oublient avant tout de dérouler leur histoire. Une histoire portée par des personnages, des péripéties dans lequel le sous-texte ne vient que souligner l’ampleur du récit et non prendre le pas sur celui-ci.

Artistiquement titanesque ?

Artistiquement la proposition des auteurs est assez atypique. On est dans la pure BD avec des dessins qui ne cherchent pas le réalisme à tout prix. Et ce phénomène est encore accentué par l’utilisation de couleurs vives. Les personnages ont tous des “gueules” bien identifiables qui accentuent encore leur charisme. Aussi, Hervé Tanquerelle et Fred Blanchard proposent le découpage de l’action exemplaire.

On a l’impression de lire un Spirou ou une autre BD de ce genre, mais avec un trait plus adapté à un thriller adulte. En tout cas le tout marche très bien et offre des planches soignées même si le récit ne se prêtent pas des cases de pure contemplation.

Avec son intégrale, Le dernier atlas est sans aucun doute un des récits majeurs de ces dernières années, et une des plus grande saga de bande dessinée tout court ! Une lecture passionnante, un travail solide à tous les niveaux. Bref, BRAVO !