Batman Detective Comics Tome 7

L’odyssée de Batman

Batman Detective Comics se termine dans ce tome 7 et James Tynion IV conclut ainsi l’ensemble de ces arcs narratifs.

Cela commence bien avec un premier chapitre excellent qui voit la Bat-famille réunie dans la Batcave après l’assassinat de Gueule d’Argile par Batwoman. Ce moment va vite se transformer en une forme de procès à l’encontre de Batman, exposant ses contradictions, ses failles et surtout sa tendance trop forte à la manipulation.

La réflexion autour de la figure de Batman continue à être creusée et détaillée par l’auteur mais c’est surtout son sens du dialogue qui fait mouche ici. Grâce à quelques phrases, il parvient à construire une prise de recul face au Chevalier Noir. Surtout, il montre que les membres de la bat-famille ne sont pas dupes des manipulations opérées par ce dernier.

De l’action facile

Problème, la suite va vite s’écarter de cette réflexion et du combat contre la Colonie désormais menée par Kate Kane et son père pour se focaliser sur une autre menace que je n’ai pas trouvée intéressante. Le principal grief que j’ai fait à cela, c’est que l’on sent l’utilisation d’une facilité pour revenir au statu-quo ante. Plutôt que de chercher à continuer de creuser l’écart de méthodes entre Batwoman et Batman et comment les membres de l’équipe ont réagi à l’acte de Kate, ils vont unir leurs forces.

On se retrouve donc, dès la moitié du tome face à un déluge d’action. Si l’auteur a réussi à opérer le bon équilibre entre l’aspect action et l’aspect relationnel dans les tomes précédents, ici, l’ensemble s’écroule un tant soit peu. Certainement le problème principal du mainstream super-héroïque. L’auteur semble s’auto-censurer et éjecte sa réflexion pour finalement aller vers quelque chose de plus classique. Néanmoins, cela reste efficace. Des surprises se mettent en place et la manière dont l’auteur gère Tim Drake et ses frustrations est très intéressante. Les fans du personnage seront comblés !

Du côté des dessins, comme le scénario, cela souffle le chaud et le froid. Si Eddy Barrows et Alvaro Martinez offrent un régal pour les yeux, le style de Javier Fernandez, plus crasseux et brouillon coïncide moins avec l’intrigue racontée. Mais ce sont surtout les dessins de Philippe Briones et Scot Eaton qui piquent les yeux. Les proportions des personnages ne sont pas réussies et les compositions sont très, voire trop sages et lisses. C’est d’autant plus dommage que l’on compte un dessinateur différent par chapitre avec des différences de niveau telles que cela m’a fait décroché.

Bref, ce tome 7 de Batman Detective Comics conclut le run de James Tynion IV. Le tome souffle le chaud et le froid, concluant avec facilité les intrigues. Plutôt que d’aller dans la confrontation entre Batman et Batwoman, il se contente de poser une menace commune pour un tome riche en action. Et ce n’est pas l’inconsistance des dessins qui vont aider.