Nightwing Infinite tome 7

Nightwing, le trapéziste achrophobe?

Le dénouement qui voit Nightwing s’opposer à Sans-Coeur ! Voici la conclusion d’un arc salué par la critique! La rédaction a précédemment chroniqué cette série jusqu’au volume 4 et il en ressortait globalement du positif. En février dernier, Urban publiait ce volume final. Il est temps de juger si cet arc narratif vaut le détour et mérite ses multiples récompenses.

S’isoler et prendre du recul!

L’ouvrage s’ouvre sur un numéro annual écrit et dessiné par Travis Moore. Il constitue une origin story de Bea Benett/Blüd. Si le chapitre est assez dispensable, il développe convenablement ce personnage. Un bon rappel sur le travail de T. Taylor qui réussit à utiliser des éléments controversés des arcs précédents, y comprit l’ère Ric Grayson, pour en faire des éléments pertinents.

Le récit principal débute dans ce volume par l’anniversaire de Nightwing. Cette journée découle sur une cérémonie où il reçoit les clés de la ville de Blüdhaven de la part de la maire Melinda Grayson-Lin. L’auteur aime effectivement approfondir son récit avec du slice of life afin d’impliquer d’autant plus le lecteur lors des péripéties qui suivent.

La narration prend un tout autre tournant puisqu’il continue ensuite sur un Dick en pleine remise en question. Nous l’apercevons en train de gravir l’Himalaya accompagnée de sa chienne Hayley. En effet, le personnage en est là car Sans-Cœur a réussi à le piéger et lui faire porter le chapeau de tous ses crimes. Sa récente peur du vide réduit sa palette de technique et il se fait arrêter par la police. Il réussit tout de même à s’évader et, privé de ses ressources, décide de disparaître un petit temps. Dès lors, les planches offrent des moments contemplatifs et immersifs. Dick s’isole alors pour confronter sa peur du vide, apparu dans le volume précédent, et revenir déterminé. Cette prise de recul est pertinente et nous pouvons nous identifier facilement à ce sentiment de disparaître lors d’un burn-out ou de périodes déprimantes.

Une construction excellente…

La narration met en avant du foreshadowing à travers des éléments insérés subtilement dans les volumes précédents. La construction narrative se dévoile donc comme excellente. Nous comprenons pourquoi le comics a été récompensé à de nombreuses reprises. Le parallèle entre Nightwing et Sans-Coeur, développé tout au long des différents volumes, rend cet antagoniste très consistant. De plus, le fan service est utilisé à bon escient dans ce dernier acte avec notamment l’intervention des Titans, de la Bat-Family et l’apparition de Nightwing 2 en l’absence de Dick Grayson.

… mais non sans défaut

Ce final est néanmoins légèrement décevant. Nous avons une excellente construction de Sans-Cœur tout du long pour un combat final rapide qui tombe dans des facilités scénaristiques.

De plus, certain numéros annual, back-ups ou autres, réalisés par d’autres artistes, sont placés en plein milieu et coupent le rythme de la narration. Un défaut que l’on retrouvait déjà dans les autres volumes.

La fâcheuse tendance à ne pas savoir raconter un Robin autrement que par ses traumatismes est très redondante ici. En effet, le passé de Dick face à la mort de ses parents est rappelé sans cesse. Certes, il y a un intérêt certain puisqu’en plus de Sans-Coeur, le héros confronte Tony Zucco, qui est le meurtrier de ses parents. Mais les scènes de flashbacks apparaissent minimum deux fois par tomes.

Clap de fin pour Tom Taylor et Bruno Redondo

Ce dernier volume de Nightwing Infinite conclut le run du scénariste Tom Taylor et du dessinateur Bruno Redondo sur le héros. Cette contribution autour de Dick Grayson est très certainement la meilleure après Batman – Sombre Reflet. Ce qui démarque également ce passage est le parti pris artistique de certains chapitres qui ne laissent pas indifférents. On se souviendra par exemple du passage où l’on suit le protagoniste avec une vue à la première personne.

Par ailleurs, les quelques chapitres et pages illustrés par Daniele Di Nicuolo ajoutent un dynamisme particulier. Au départ sceptique lors de ses passages sur les tomes précédents, je me suis surpris à être excité sur ce tome lorsqu’il revient au dessin, sans me sentir perturber lorsque Redondo reprenait la main.

Il est toutefois regrettable qu’il y ait un arrêt de commercialisation de la part d’Urban comics sur les premiers tomes de la série. Difficile donc de la recommander actuellement sans galérer à trouver des prix valables en occasion.

Bien que rushé, ce final demeure agréable à lire. Ce run de T. Taylor et B. Redondo est très certainement le meilleur sur le personnage depuis l’ère des New 52. Nous avons très hâte de découvrir les prochains comics Nightwing et ce que proposera le scénariste Dan Watters qui nous a délivré l’excellente anthologie Batman – Dark Patterns.

Si vous aimez nos contenus, vous pouvez nous soutenir sur Tipeee !

Vous pouvez retrouver l’ensemble des comics chez notre partenaire Excalibur Comics, libraire en ligne indépendant !