Cave Girls tome 1

Lucy in the cave with dinosaurs

Cave girls tome 1 c’est l’histoire d’un monde primitif où la survie se paie au prix du sang. Les femmes d’une tribu écrasée par la violence de la famine et des bêtes primitives prennent les armes. Au cœur de cette barbarie surgit Chemin-Droit, guerrière farouche, prête à briser le cycle éternel de mort et de domination. Mais dans ce décor de cauchemar, où l’homme et l’animal semblent se confondre dans une même sauvagerie, chaque victoire se paie d’un tribut de chair et de larmes.

Une magnifique édition de BLUEMAN

Soyons honnêtes : Cave Girls tome 1 m’était totalement passé sous le nez. J’ai lu l’engouement sur les réseaux sociaux et c’est la couverture qui m’a frappé en premier. Elle a ce mélange de brutalité et de mystère, une promesse de récit à la fois viscéral et sans concession. Le titre sobre, presque rugueux, annonce la couleur : on ne sera pas là pour rire, mais pour plonger dans la boue, le sang et la fureur.

L’objet en lui-même mérite d’être décrit : un grand format, un papier de qualité, une impression impeccable. C’est le genre de BD qu’on ne range pas simplement entre deux dos noirs mais qu’on expose fièrement. L’édition respire le soin et donne envie de se replonger dans ses pages juste pour savourer la matière et le rendu des planches.

Un dessin étouffant

Parlons donc du dessin de Cave Girls tome 1. Pour moi, c’est clairement le point fort du livre. Greg Broadmore déploie une patte graphique qui n’a rien d’innocent : c’est sale, cru, brutal. Ses pages transpirent la violence et la putréfaction, avec une expressivité qui évoque irrésistiblement Francisco de Goya et son terrifiant Saturne dévorant ses enfants. On retrouve cette même fascination pour la monstruosité, pour le grotesque qui dérange, pour les corps déformés par la peur et la rage. C’est un travail malsain au meilleur sens du terme : il nous met mal à l’aise, mais impossible de décrocher.

Une narration étouffée

Là où la magie opère moins, c’est peut-être sur la narration. L’histoire est claire — des femmes qui refusent leur condition et luttent pour survivre dans un monde barbare — mais la densité visuelle et l’énergie brute des planches tendent parfois à étouffer le fil narratif. On reste plus happé par l’expérience sensorielle que par le déroulement du récit en lui-même. Certains lecteurs regretteront ce côté un peu trop elliptique, d’autres au contraire y verront la force d’un récit qui préfère l’instinct à la raison, la pulsion au discours.

Bref, Cave Girls tome 1 est une expérience. Un uppercut graphique, poisseux et sauvage, qui convoque des images archaïques et dérangeantes. Si l’histoire peut sembler minimaliste, elle gagne en impact par le souffle du dessin et l’atmosphère suffocante qui se dégage de chaque page.Un album qui n’a rien de sage ni de poli : c’est la BD barbare à l’état pur, servie dans une édition soignée qui magnifie le travail de Broadmore. À réserver à celles et ceux qui aiment ressortir d’une lecture marqués, remués, presque souillés.

Ils ont kiffé :

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