Un récit frais.
Le spectre des sujets « de communautés marginalisées » abordé.
La beauté des planches.
Le découpage.
Point(s) faible(s) :
Un goût de X-Men plutôt prononcé.
En résumé
Dans un lycée de l’état de New-York, trois lycéen•nes, Aiko, Becky et Chris, font partie des 1% de la population à être doté•es de pouvoirs surnaturels. Et cette population, que l’on appelle les Métas, est évidemment – et malheureusement – persécutée par une grande partie du reste de la population.
Surprise dans les Service Presse reçu de chez Glénat, cet ouvrage au format hybride : ABC Bazooka. La couverture est lumineuse, le toucher me rappelle feu les éditions Glénat Comics. Bref, à la réception, la curiosité m’appelle. Le petit synopsis, lui, m’est très familier de son côté, et me fournis une légère appréhension.
ABC Bazooka : relecture ?
Parlons-en donc tout de suite du synopsis de ABC Bazooka. Trois lycéen•nes, Aiko, Becky et Chris, qui font partie des 1% de la population à être doté•es de pouvoirs surnaturels. Et cette population, que l’on appelle les Métas, est évidemment – et malheureusement – persécutée par une grande partie du reste de la population. Deux groupes majeurs représentent les Métas ouvertement. Le groupe de « M », pacifiste, et les King’s Watch aux méthodes plus expéditives. Très vite, on pense aux X-Men : enfants aux pouvoirs surnaturels, persécutions, opposition des groupes de Charles Xavier et de Magneto pour faire accepter cette minorité de l’humanité. Une fois ce parallèle passé, j’ai découvert une autre lecture. Une lecture qui m’a plongé dans son monde très contemporain, presque réel.
Derrière les métas
Les pouvoirs des métas ne sont qu’un prétexte, une première couche pour aborder la difficile inclusion des minorités. L’usage du terme « dégénérés » pour les présenter par certains montrent toute la haine que peuvent recevoir ces personnes par leurs différences. Et ce n’est certainement pas par hasard que ABC Bazooka présente également une communauté LGBTQIA+. L’auteurice japonais•e Yusaku Sawada évoque des questions qui l’habitent. Et dans ce monde oppressant, ce n’est sans doute pas innocent de voir abordés les thèmes de santé mentale, d’identité, et des sujets plus graves comme les thérapies de conversion, la volonté de certains de « guérir » ou « rendre leur normalité » à ces métas. La différence d’une minorité traitée par le monde comme si elle était une maladie, et, à l’adolescence, là où nous nous construisons, ce sont les impacts de ces discours qui transpirent du récit.
Action, réaction
ABC Bazooka est un mélange pop, aux inspirations comics et manga, qui en fait une œuvre rafraichissante dans les rayons de libraires. Derrière des sujets durs, le dessin est fin et précis. Prenant au manga son character design, les personnages sont des individus bien définis, expressifs dans les cases à tout moment et toute perspective. La narration suit son rythme tant dans le développement du récit que dans les découpes et les enchainements des cases. C’est un éventail de couleurs qui nous plonge dans ce monde, nous donne le temps qui passe et l’atmosphère qui entoure notre groupe.
ABC Bazooka est une lecture surprise, sur bien des plans. Un soupçon de déjà-vu, de déjà-vécu sinon déjà-observé. Le récit nous invite une fois refermé à réfléchir, à oser et passer les barrières qui tendent à nous séparer.
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Dans un lycée de l’état de New-York, trois lycéen•nes, Aiko, Becky et Chris, font partie des 1% de la population à être doté•es de pouvoirs surnaturels. Et cette population, que l’on appelle les Métas, est évidemment – et malheureusement – persécutée par une grande partie du reste de la population.
[Retrouvez l’article de chtidkois à l’adresse ABC Bazooka]
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