Rook Exodus Tome 1
Point(s) fort(s) :
Le dessin de Fabok.
Point(s) faible(s) :
Rook Exodus Tome 1 est une entrée en matière ambitieuse, portée par un duo d’auteurs au sommet de leur art. Une BD de science-fiction sombre et habitée, qui brille par son univers singulier et sa direction artistique époustouflante. C’est dense, beau, intrigant – et surtout, ça donne envie d’en voir (beaucoup) plus.
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Editeur : Urban Comics
Un nouveau monde, de vieux démons
Avec Rook Exodus Tome 1, Geoff Johns entame une nouvelle ère créative au travers de Ghost Machine, son label indépendant et s’offre une liberté qui transpire à chaque page. On quitte les univers calibrés des Big Two pour plonger dans une saga de science-fiction aride, presque biblique, dans laquelle l’homme affronte la nature, les dieux… et lui-même.
Rook, notre héros, est un survivant dans un monde à la Mad Max, une planète où les ressources sont limitées, l’air rare et la violence omniprésente. Pourtant, ce western futuriste s’offre un virage mystique inattendu, flirtant avec la fantaisie post-apocalyptique. Johns prend le temps d’installer son univers, riche, dense, mais jamais abscons. Il y a du souffle, une envie de bâtir quelque chose de grand, comme à ses grandes heures sur Green Lantern ou Doomsday Clock.
Fabok en état de grâce
Mais ce qui propulse Rook Exodus tome 1 dans une autre dimension, c’est bien le trait de Jason Fabok. Rarement l’artiste n’a semblé aussi libre. Il dynamite les codes du comics super-héroïque pour proposer un visuel cinématographique, hyper détaillé et viscéral. Chaque case est un tableau, chaque double page une déclaration d’intention. On pense à du Ridley Scott époque Prometheus, à du Moebius sous stéroïdes, voire à Dune sauce métal.
La narration graphique est fluide, ample, presque majestueuse par moments. Fabok a le temps et l’espace de s’exprimer et cela se sent : il n’illustre pas un script, il participe à l’édification d’un mythe.
Un exode prometteur ?
Le premier chapitre de Rook Exodus Tome 1 donne le ton. Johns et Fabok veulent faire de cette saga une grande fresque de science-fiction, tout autant qu’une parabole sur la foi, la technologie et la rédemption. Le récit pose beaucoup de questions, esquisse ses enjeux, mais laisse volontairement le lecteur dans une forme de flou intrigant. Cela pourra dérouter certains, mais pour les amateurs d’univers vastes et exigeants, c’est une promesse alléchante.
Le rythme est maîtrisé, la montée en tension efficace, et l’instant de bascule final donne furieusement envie de lire la suite. Reste à espérer que la série tiendra ses ambitions sur la durée, mais ce premier pas est aussi audacieux que maîtrisé.
Bref, Rook Exodus Tome 1 est une entrée en matière ambitieuse, portée par un duo d’auteurs au sommet de leur art. Une BD de science-fiction sombre et habitée, qui brille par son univers singulier et sa direction artistique époustouflante. C’est dense, beau, intrigant – et surtout, ça donne envie d’en voir (beaucoup) plus.
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