L’enfer selon Poppy

Dante ta gueule

L’enfer selon Poppy est un ouvrage indépendant de la jeune maison d’édition Blueman. Poppy est une jeune artiste, musicienne, popularisée par les réseaux sociaux. Désormais morte elle se retrouve en enfer et essaie d’y trouver sa place.

Les Éditions Blueman vous proposent d’ailleurs de gagner ce titre via un concours qui sera relayé début mai 2025 sur nos réseaux sociaux !

L’Enfer selon Poppy est proposé par les Editions Blueman au prix de 20€ pour 160 pages.

Cathartique

Il est bien dommage que notre ami Alex Hivence ne soit plus parmi nous. Je vous rassure il est toujours vivant ! Mais des projets en lien avec notre média favori l’ont amené à nous quitter. Il aurait eu un œil bien plus aiguisé sur L’enfer selon Poppy, tant le récit ressemble à un exutoire psychanalytique.

Biographique ?

Car Poppy, l’héroïne, est en fait l’avatar dessinée de l’autrice. Cela se fait sans faux-semblant, car elle conserve son nom de scène dans l’ouvrage. Donc, Poppy, dans la vraie vie, est une star de Youtube. En tant que quadragénaire, je ne la connaissais pas du tout. Mais en me renseignant je me rendis compte qu’elle bénéficiait d’une image assez tumultueuse. Mais aussi d’un univers assez étrange. Je vous laisse découvrir par vous même. Cependant, je pense que pour apprécier dans sa finesse et le message sous-jacent du récit, il est utile d’en savoir plus sur Poppy.

L’enfer c’est l’autre

L’enfer selon Poppy est une allégorie de l’industrie musicale. L’autrice nous y décrit comment elle a vendu son âme au diable producteur. Comment elle a dû se salir, se souiller, écraser la concurrence pour se hisser là où elle est aujourd’hui. Le récit est à ce regard très intéressant, parfois violent, mais dans la suggestion.

Écrire ou ne pas écrire

Si je ne jugerai pas Poppy en tant que musicienne/performeuse, je peux vous dire que son talent n’est malheureusement pas dans l’écriture. Pour être honnête, c’est surtout les dialogues qui tombent parfaitement à plat. Ceux-ci rendent une impression de faux, avec une absolue absence de naturel qui rend le titre par moments difficile à lire. Le récit demeure malgré tout agréable car Poppy fait œuvre de plus de savoir-faire dans la narration. Je dirais tout de même que c’est une histoire assez complexe, qui pour le coup mérite d’être lue plusieurs fois.

Un grand nom au dessin

L’enfer selon Poppy bénéficie d’un grand nom du milieu de l’illustration. Oui je pense que l’on peut dire que Zoe Thorogood est désormais un nom qui fait vendre. Co-dessinatrice avec Amilcar Pinna, on retrouve un trait qui mêle sentiment tortueux et esthétisme délicat. La finesse des traits met en avant les émotions des personnages, leur caractère tantôt malsain, tantôt coupable. Cela participe à rendre l’atmosphère lourde dans ce thriller-psychologique cathartique.

Bref, l’Enfer selon Poppy est un OLNI (objet lisible non-identifié), qui demeure une proposition intéressante. Il est recommandé tout de même avoir une connaissance de l’univers de la chanteuse Poppy pour apprécier les méandres narratifs de cette descente, ou plutôt ascension, aux enfers.

Cette critique a été écrite suite à l’envoi gracieux de la part de l’éditeur d’un exemplaire à notre chroniqueur.

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