The Final Night

En plein jour ou dans la nuit noire

Final Night est un titre datant de 1996, que Urban Comics a récemment ré-édité dans sa fraîche collection DC Paperback. L’ouvrage est sorti le 11 juillet. Urban m’a envoyé un exemplaire en service presse un peu avant, et pourtant, ce n’est qu’un mois après que j’écris dessus. Laissez-moi vous expliquer …

Le récit Final Night

Final Night est donc un récit de 1996. Et j’ai trouvé que ça se ressentait. Le dessin n’a pas la fluidité que l’on peut trouver aujourd’hui, mais ça passe. Par contre, c’est verbeux, très verbeux. Alors, aujourd’hui, on peut avoir des Bendis qui aiment nous couvrir de texte. Mais le concernant, ses pleines pages sont plutôt des compléments au récit, des fragments d’objets de l’univers construit.
Dans les 90’s, on avait cette voix-off qui trainait dans les cases. Souvent celle d’un des personnages, expliquant un contexte, des intentions, des pensées… Nous étions à la croisée de la BD et des romans, et, pour moi, ça alourdit beaucoup la lecture. Je me sens coupé•e dans la dynamique de l’histoire et de l’enchainement des cases.

L’histoire de Final Night

Et pourtant, Final Night est agréable, prenante. Les enjeux sont correctement posés, sans aucune longueur dans ce qui l’amène. On a des justiciers qui réfléchissent, cherchent des solutions. Des comportements humains, tant dans la peur et la colère qui en jaillit que dans la solidarité au delà des inimitiés. Kart Kessel parvient à donner une fenêtre sur l’humanité devant la crise en plus du récit super-héroïque. On ressent la difficulté face à une menace inconnue, le besoin de la comprendre et de tester des hypothèses.
Puis arrive le final. Comme un deus ex machina. L’introduction présente en début du volume pour remettre le contexte de l’époque l’avait pratiquement annoncé. Mais la résolution dans le récit arrive vraiment subitement. Dans sa fin, le volume inclut un récit annexe qui nous annonce ce que sera le dernier chapitre du récit. Je trouve la construction de la fin fort dommage, trop abrupte, trop rapide. Oui, un deus ex machina est la bonne expression.

Les dessins de Final Night

Stuart Immonen est à l’œuvre sur le titre principal. Son trait est correct dans l’ensemble. Il sait rendre les personnages reconnaissables et visages expressifs, dans des décors généreux. Mais il sait aussi faire des cases moins raffinées, vides de décors comme de visage. L’inconstance est dommage. Mais elle ne s’arrête pas là. Si José Marzán Jr assure tous ses encrages, c’est un coloriste différent à chaque chapitre. C’est globalement dans les mêmes tonalités, mais je me suis demandé si c’était cette alternance ou le rythme imposé aux planches qui me donnait cette impression de flottement entre les numéros. Finalement, je pense avoir plus apprécié les dessins de Darryl Banks, encrés par Romeo Tanghal et mis en couleur par Pamela Rambo, lors du dernier numéro proposé, sortant et offrant une conclusion particulière au titre Final Night.

Un dernier point, concernant l’édition du volume. Ce titre était ma découverte de la collection DC Paperback. J’ai eu un peu peur devant la faible épaisseur du récit, mais finalement, le livre me semble solide. À part avec une lumière traversante, les pages ne transpirent pas d’une face à l’autre, sauf sur quelques blancs (comme des bulles) mais de manière très légère. J’aime beaucoup la couverture, avec une frise chronologique des récits dans le repli avant. L’édito est intéressant pour remettre le contexte de l’époque du récit, mais il va peut être un peu trop loin, frôlant le divulgachage. La collection me tente personnellement, et l’épaisseur sera bien mieux dans mes étagères déjà trop pleines.

Final Night est un titre qui ne m’a pas été simple à aborder. Mais une fois au calme et en pleine concentration, c’était embarqué ! La fin du récit principal est cependant une déception à mes yeux.

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