Posté 16 novembre 2018 par dans la catégorie Dossiers
 
 

Stan Lee et moi : “Fut-il incontournable ou indispensable ?”

La mort de Stan Lee a eu l’effet d’un léger pincement au cœur. A 95 ans, il était plus proche de la fin que du début et je m’attendais à ce qu’il passe l’arme à gauche à un moment ou à un autre.

Pourtant, je n’ai pas vraiment ressenti beaucoup de tristesse. Évidemment, l’homme compte pour le comics. Mais les personnages que j’ai découverts en étant petit et que j’ai aimé se trouvaient du côté de DC Comics et, fatalement, j’ai un affect beaucoup moins important pour Stan Lee que pour des figures comme Bob Kane, Bill Finger, Joe Shuster ou Jerry Siegel. Surtout, je suis né dans les années 90 et ce sont les comics de cette période qui m’ont d’abord accompagnés avant que je n’effectue un retour en arrière dans les lectures.

Ce n’est que plus tard, à l’adolescence que j’ai découvert véritablement Stan Lee, en le voyant apparaître de manière sporadique dans les films, à la façon d’Alfred Hitchcock. A partir de là, j’ai fait des recherches (contrairement à Matt, j’ai grandi avec Internet) et forcément, j’ai vite compris qui était ce petit vieux qui faisait des blagues foireuses dans chaque film de super-héros.

Mais voilà, ses caméos m’ont vite gonflé. Attendus comme une forme de messie par certains, il cristallise le problème que j’ai avec le monsieur.

Stan Lee, le centralisateur

Dans mon esprit et au fil de mes lectures sur l’industrie, j’ai rapidement compris que Stan Lee était surtout un businessman retors qui avait su se rendre intelligent même après avoir quitté ses fonctions dans l’industrie du comics.

Il est parvenu à consacrer un mythe dans la croyance populaire qui veut que sans lui, le comics n’existerait pas. Or, j’attache tout autant d’importance à d’autres figures de légende que sont les créateurs de Batman, de Superman, de Wonder Woman ou bien à Len Wein et Dave Cockrum et encore à Jack Kirby.

Car, s’il y a évidemment toujours plusieurs versions et interprétations d’une histoire, il y a néanmoins chez Stan Lee cette faculté à se mettre en avant au détriment des artistes. Le personnage était éminemment contradictoire car, s’il vantait toujours les mérites des dessinateurs dans la création, il se posait dans l’imaginaire collectif comme le seul créateur de tous les super-héros.

Alors, évidemment, le phénomène est partagé entre un public qui l’a également consacré sans aucune demi-mesure à la manière d’un saint-patron des comics et lui qui a su profiter de cette opportunité pour devenir la star et l’incarnation des comics.

Stan Lee, le génie aux idées foisonnantes.

J’admire malgré tout cette capacité qu’il a eu de savoir se rendre indispensable. Mais cette indispensabilité dont il a su faire preuve ne serait pas réelle s’il n’avait pas non plus été aussi imaginatif et foisonnant.

Il est un créateur de génie.

Parce que c’est indéniable, il est un créateur de géniequi est parvenu à construire tout un pan de la culture super-héroïque, ancrée dans des problèmes du réel et ce, tout en proposant des intrigues souvent fantastiques. Ce mélange habile entre personnages puissants et humanité faillible de chacun d’entre eux fait partie de la force de son style et d’une innovation majeure pour l’époque.
Il est ainsi parvenu à créer des personnages iconiques dont celui qui me procure encore des sensations fortes : Spider-Man.

C’est ce que je retiens le plus de Stan Lee. Car si j’idolâtre DC Comics et la Bat-family, je n’en reste pas moins hyper attaché à ce personnage phare qui m’a accompagné relativement tôt dans ma vie de lecteur de comics. Et je ne peux m’empêcher de me dire que si Stan Lee n’avait pas su se rendre indispensable et être ce super créatif, eh bien, peut-être que le comics serait une culture encore plus tapie au fond d’une niche qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Sans lui et ses idées folles, aurions-nous pu assister à une telle pénétration du super-héros dans le cinéma ? Ses caméo ont certainement aidé à donner une légitimité à ces films auprès du public venant du comics mais aussi à conférer une empreinte forte à ces films.

Mais là où je me dis que je ne suis pas triste, c’est certainement que ses personnages vont continuer à exister tant que des auteurs talentueux trouveront de quoi écrire sur eux. Ses héros et héroïnes vont continuer à évoluer montrant ainsi que si Stan Lee a ouvert la voie et a donné l’envie à de nombreux auteurs et autrices, le comics peut vivre sans lui et perdurer avec d’autres artistes de talent.

 

Notre sommaire :

Stan Lee et moi par Bomask : “Stan Lee, c’était The Man !” (Vidéo)
Stan Lee et moi par Matt : “Il écrivait mes Strange !”
Stan Lee et moi par Comics Grincheux : “Fut-il incontournable ou indispensable ?”
Stan Lee et moi par Prime Sinister
Stan Lee et moi par Chris : “Sa plus grand création…”

Avez-vous apprécié cet article?
N’hésitez pas à le dire dans les commentaires. Ça nous fait toujours plaisir de vous lire.

Pour faire connaitre le site et nous soutenir, vous pouvez aussi partager nos publications sur les réseaux sociaux ou vous abonnez à notre newsletter.
Merci.


Les mots clé de cet article
hommage Marvel Comics Stan Lee

 
Comics Grinch râle beaucoup. Son origine vient de ses nombreuses grincheries envers BvS. Ayant gonflé sa petite amie avec ça, elle lui suggéra d'en parler avec d'autres. Ce fût chose faite. Vénère Grant Morrison, conchie Mark Millar.