Dark Knights of Steel : Allwinter

Ce monde est gris

Dark Knights of Steel : Allwinter est un prolongement de l’univers créé par Tom Taylor. Ce monde médiéval fantastique nous dévoile son Grand Nord. Sous le ciel gris d’un hiver éternel, notre guide dans ces grandes contrées sera le mercenaire Deathstroke.

C’est le noooooord

Prolonger l’univers de Dark Knights of Steel, sans la redite. C’est la proposition de Allwinter. Si la création de Tom Taylor prend de la profondeur, le récit ici est suffisamment détaché des premiers tomes Dark Knights of Steel pour être accessible en première lecture. Revisite de l’univers DC (comme sait le faire l’auteur), on suit ici le mercenaire Deathstroke. Et cet univers sauvage lui sied à merveille.
Lorsqu’elle est sous contrat, sa lame fait trembler les royaumes, et permet à son client de conquérir les territoires du nord. Dans le manteau blanc d’un hiver éternel, le sang coule dans la quête de pouvoir absolu de Jar Vandar. Las de cette vie, le mercenaire veut ranger sa lame mais accepte un dernier contrat, qui le mènera alors dans une quête inattendue.

50 nuances de gris

Dans ces contrées du Nord, l’hiver domine donc. Et Tirso nous y place parfaitement. Son choix est simple mais parfait, en nuances de noir & blanc. On sent tout le long de notre voyage le poids de ce climat, et ce sentiment de fatalité et de tristesse. Comment en aurait-il pu être autrement, dans ce monde devenu aussi binaire que cette colorimétrie. Seul l’espoir peut apporter sa touche de couleur. Cette espoir au bout du chemin nous anime autant que les protagonistes, nous attire par cette idée de redonner des couleurs au monde. Les quelques touches de couleurs en deviennent éblouissantes. Ce choix artistique, pourtant évident, porte autant, sinon plus, que le scénario.
Mais l’artiste ne se limite pas aux couleurs. Son trait et ses compositions se font tranchantes lorsque l’action le requiert. Puis elles deviennent douces lorsque le tempo ralentit. Et bien que la neige de l’hiver couvre notre regard, il demeure des formes dans le froid. Et des décors plus travaillés lorsque notre vue le permet.

Plongée bonus

Un récit supplémentaire vient se coller à Allwinter, bien que non annoncé. Dark Knights of Steel : Heir to the Sea, scénarisé par Tom Taylor et dessiné par Riccardo Federici. Celui-ci nous emmènent dans les profondeurs. Vous l’aurez compris, il est ici question de l’Aquaman de cet univers. Un peu sous la forme d’un journal en « voix-off », c’est un récit qui présente la jeunesse d’Arthur. L’auteur montre encore son talent en repensant des éléments de la continuité habituelle. C’est plutôt inattendu et bien venu.

Si ce monde est perdu dans la grisaille, la lecture de Dark Knights of Steel : Allwinter a été agréable et prenante. Le voyage que nous livrent Jay Kristoff et Tom Taylor dépasse l’aspect déjà-vu du road-trip/quête pour devenir un cheminement plus métaphorique. Un combat contre le gris du quotidien, un parcours de réflexions pour changer les choses et retrouver les couleurs de la vie. La façon dont Tirso lui donne vie participe grandement à entrer et vivre ce récit.

Ils ont kiffé :

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Cet article a fait l’objet d’un service presse de l’éditeur que nous remercions.